L'Algérie semble avoir pris conscience que c'est le secteur du tourisme qui génère le plus d'entrées en devises fortes et toutes les stratégies qui seront mises en œuvre les prochaines années prennent en ligne de compte cette réalité : le développement du tourisme doit constituer une alternative à la dépendance des ressources provenant de la vente des hydrocarbures. Le tourisme reste un atout majeur pour concrétiser cette option, d'autant plus que les potentialités que recèle l'Algérie dans ce domaine sont immenses. "Le retard enregistré sur ce plan est important, mais notre pays a tous les moyens pour se mettre au diapason de la tendance mondiale", a affirmé, hier, le ministre du Tourisme dans un point de presse animé à l'hôtel El-Mountazah de Seraïdi. Il révèlera que 70 milliards de dinars, soit près d'un milliard de dollars, ont été dégagés par l'Etat pour la restauration et la rénovation des infrastructures hôtelières, estimées à plus de 70 hôtels à l'échelle nationale. "C'est une initiative du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Une fois concrétisés les efforts du chef de l'Etat vont permettre, d'une part, de pratiquer des tarifs abordables pour tous les Algériens, cela surtout que l'on sait que plus de 3,5 millions de touristes algériens optent pour les pays voisins en raison justement des prix exorbitants pratiqués par les hôtels du pays, et de l'autre, mettre à niveau le secteur et le positionner à un niveau mondial", a déclaré Abdelouahab Nouri en insistant sur la mise en œuvre de projets d'aménagement des ZET. Evoquant les mesures prises pour réhabiliter le parc hôtelier étatique, il s'est longuement étalé sur le soin à mettre par l'entreprise de gestion hôtelière pour la modernisation des hôtels Seybouse d'Annaba et El-Mountazah de Seraïdi, dont les travaux devraient être lancés dès le début de janvier 2017. Le ministre a, par ailleurs, indiqué que pas moins de 1 600 projets touristiques nouveaux ont été agréés durant l'année 2016 par son département dans le cadre du programme de relance que s'est assigné l'Etat. "Au nombre de ceux-ci, nous avons 550 projets qui sont en voie de finition et qui seront réceptionnés très prochainement", devait affirmer M. Nouri. "Il y a toute une dynamique ; ce qui se passe dans ce secteur nous autorise à dire qu'il y a aujourd'hui une forte adhésion et un intéressement palpable du secteur privé à la relance de l'activité touristique", dira-t-il. Et d'ajouter : "Les investissements publics injectés ces dernières années dans le développement du secteur, au-delà du fait qu'ils traduisent une présence marquée de l'Etat, l'ont incontestablement mise sur la rampe de lancement." Lors de son intervention, Nouri a reconnu la participation intelligente, efficace et professionnelle du secteur privé dans le secteur du tourisme, en citant l'exemple de la réussite du complexe touristique Sabri d'Annaba. Il se félicitera de la réalisation de projets d'hôtels de standing tels que ceux lancés récemment par la chaîne Eden à Sidi-Achour à côté du complexe touristique de la Belle Etoile, ou encore celui en chantier, entre mer et montagne, au cœur même du quartier résidentiel de Sidi-Aïssa. Le ministre adressera ses encouragements au repreneur de l'hôtel d'Orient, un ancien établissement public du centre-ville qui a été entièrement rénové et mis en exploitation récemment. A. Allia/B. Badis