Le lancement, hier, à Genève, du Fonds mondial pour la solidarité numérique a donné l'occasion aux différents intervenants à la séance inaugurale d'évoquer le fossé technologique qui sépare les pays industrialisés et les pays en développement, et surtout de dresser un état des moyens pour assurer aux populations du Sud un meilleur accès à la connaissance, aux techniques, à l'éducation et à la santé. Pour le chef de l'Etat du Nigeria et président en exercice de l'Union africaine, M.Olusegun Obasanjo, la mise en place de ce fonds devra permettre de mobiliser les ressources nécessaires pour permettre aux pays en développement d'accéder à la maîtrise des nouvelles technologies de l'information et de la communication pour accéder à plus de développement économique et social. Le défi à relever est de parvenir tous ensemble à mettre fin aux disparités entre nantis et démunis, et à remédier à l'exclusion directe et indirecte de larges pans de la population surtout celle des pays du Sud, a déclaré en substance le président Obasanjo, se disant convaincu qu'une plus large solidarité permettra aisément de réduire grandement la fracture numérique qui frappe l'Afrique et d'autres pays pauvres. Le président nigérian, qui a annoncé le versement d'une contribution de son pays d'un montant de 500 000 dollars au fonds, n'a pas manqué de lancer un vibrant appel aux contributeurs des pays industrialisés pour aider à asseoir plus de justice dans l'accès aux moyens de la technologie moderne. Pour le chef de l'Etat sénégalais, Abdoulaye Wade, considéré comme l'un des initiateurs de ce nouveau mécanisme, il s'agit avant tout de prendre conscience des immenses retards accumulés en la matière par les pays du Sud. “Il est plus qu'urgent qu'il nous faut réussir ce mécanisme complémentaire pour trouver des financements nécessaires pour permettre aux pays du Sud d'accéder aux nouvelles technologies”, a soutenu le président sénégalais en rappelant, chiffres à l'appui, la maigre part qu'occupe notamment le continent africain dans le secteur technologique. “Ce 14 mars 2005 consacre l'acte de naissance de la solidarité numérique et la solidarité partagée entre pays producteurs de technologies et pays demandeurs”, a souligné pour sa part un délégué africain.