Le siège de l'association Bachair el-chifa, où activait Belahmar, avait été fermé en 2015, suite au décès d'une étudiante de Bordj Bou-Arréridj venue se faire soigner. À la suite d'une instruction du wali de Relizane, Derfouf Hadjeri, le cabinet Bachair el-chifa, à Sidi Khettab, du raqi Abbou Belahmar, connu sous le sobriquet de "Abou Muslim", a été fermé. Les services de la Gendarmerie nationale de Sidi Khettab, relevant du commandement de groupement de Gendarmerie de la wilaya de Relizane, ont procédé, hier après-midi, à la fermeture de ce "cabinet" ouvert illégalement et sans autorisation à l'entrée Est de Sidi Khettab, une localité distante de 23 kilomètres du chef-lieu de wilaya, apprend-on d'une source digne de foi. Selon la même source, ce sont les gendarmes de Sidi Khettab, réquisitionnés pour l'occasion, qui se sont chargés de cette opération en utilisant des camions de l'APC, mis à disposition par la municipalité. Les choses se sont déroulées le plus normalement du monde, selon des témoins oculaires, surpris par la présence des uniformes. L'opération a débuté à 15 heures. Contacté par Liberté, le maire de Sidi Khettab, M. Boukherisse, dira : "L'ouverture du cabinet de Bachair el-chifa de cheikh Belahmar depuis quasiment une semaine est illégale. C'est vrai qu'il a acheté une maison à quatre kilomètres du chef-lieu de la commune, mais il ne s'est jamais rapproché de notre administration pour déposer un quelconque dossier pour que notre municipalité lui octroie une autorisation d'ouverture en concertation avec les services concernés." Belahmar avait inauguré sa "clinique" de roqia en présence de plusieurs artistes et citoyens qui se sont déplacés de tout le pays. "Nous ambitionnons de bâtir un complexe avec toutes les commodités dans lequel les familles pourront recevoir nos soins", a-t-il indiqué après avoir expliqué que la "clinique" est destinée aux gens qui épousent sa pensée et sa vision du monde. Rappelons que le siège de l'association Bachair el-chifa a déjà été fermé en 2015, suite à la mort d'une jeune fille originaire de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj dans le cabinet du raqi Belahmar qui se trouvait alors au centre-ville de Relizane. Le local, qui servait de "cabinet de consultation" au célèbre guérisseur, a été mis sous scellés. Mais, malheureusement, quelques jours après le drame, Belahmar a repris ses activités dans son local, pourtant sous scellés, sans que les responsables réagissent. On se rappelle qu'à la sortie du raqi du tribunal de Relizane, un long cortège de voitures a parcouru les principales artères de la ville, en klaxonnant et, trônant au milieu de ce défilé, Belahmar, auréolé d'une première décision de justice présentée par ses adeptes et la masse qui les suivait, comme la preuve de son innocence. Pour eux, il est dans son droit quand il pratique la roqia. "Les personnes qui souffrent d'un mal psychique, du mauvais œil, de la sorcellerie et de possessions démoniaques, qu'elles aillent ailleurs", lancera un sexagénaire. Par ailleurs, un grand soulagement a été constaté suite à la décision prise par le premier responsable de l'exécutif local de mettre fin à cette association qui active illégalement. E. Yacine