U ne jeune fille de 20 ans, originaire de Bordj Bou Arréridj, est décédée après avoir consulté un charlatan, «raqi», du nom de Belahmar Abou Muslim de son vrai nom, au sein de sa clinique privée, à Relizane. Son corps a été transféré à la morgue de l'EPH Mohamed Boudiaf de Relizane, où une éventuelle autopsie est prévue pour déterminer les causes réelles du décès. Sitôt alertés, les éléments de la police judiciaire de la sûreté de wilaya se sont déplacés sur les lieux du drame pour arrêter ce raqi et deux de ses collaborateurs. A souligner que Belahmar a entamé ses consultations et ses soi-disant guérisons religieuses, il y a une décennie, sous l'étendard de l'association qu'il a créée pour la circonstance et baptisée alors «Bachair echiffa». Cela dit, en dépit de son influence sur la société, le raqi, dont la célébrité a franchi les frontières nationales, a eu de nombreuses histoires avec la justice algérienne et a été emprisonné à deux reprises pour divers motifs liés à cette activité d'exorcisme (roqia). Il est à rappeler aussi que Belahmar a accaparé, à lui seul, le consortium des roqates créé en 2006 avec la bénédiction de l'administration d'alors, qui croyait en sa magie ! Dimanche dernier, une brigade de la police scientifique a ouvert une enquête pour déterminer les causes exactes de la mort de la jeune fille. La victime a été conduite à la clinique du raqi Belahmar par sa famille afin de subir les traitements de la roqia par cet individu, notoirement connu à Relizane. Après l'opération, la victime est longuement restée inconsciente, avant que les assistants de Belahmar ne s'aperçoivent qu'elle est passée de vie à trépas. Ces derniers ont alors transféré son corps à l'hôpital Mohamed Boudiaf de Relizane, où les services de sécurité se sont déplacés sur place. Il faut noter que le raqi Belhamar exerce depuis longtemps à Relizane, et plus généralement dans l'Ouest algérien, en faisant croire à des malades crédules qu'il est en mesure de guérir tous leurs maux. Cet individu sans scrupules pouvait également compter sur de nombreux spots publicitaires pour le valoriser et la complicité de certains médias, dont des chaînes de télévision privées, qui n'hésitaient pas à dépeindre son portrait avec des termes très encenseurs. Bien qu'il ait éveillé la suspicion de la police algérienne, ce raqi n'a nullement été inquiété en ouvrant sa clinique à Relizane. Là aussi, il faut pointer du doigt le laisser-aller inconscient des pouvoirs publics, qui n'ont pas émis d'objection à l'ouverture de cet établissement privé à Relizane, ni de ses «antennes» à Oran ou encore à Mostaganem. Après le drame de dimanche dernier, qui s'est soldé par la mort d'une jeune fille de 20 ans, les éléments de la police judiciaire ont effectué une descente à Mazagran, commune de Mostaganem, où se trouve son association «Bachair Chifaa», pour procéder à une perquisition. Dans les locaux de son association, les éléments de la police ont saisi une importante quantité de «sérum» et ont interpellé plusieurs individus amateurs de la roqia. Belahmar a été écroué ainsi que deux de ses collaborateurs. Pour rappel, Belhamar Hadj a déjà eu des antécédents judiciaires, notamment en 2013, où le tribunal correctionnel de Mostaganem l'a condamné à un an de prison ferme, assorti d'une amende de 5 millions de centimes, pour «exercice d'activités illégales».