Décidément, l'affaire de l'affaissement, le 14 octobre dernier, d'une bâtisse en phase d'achèvement, dans l'une des plus grandes promotions immobilières d'Alger, en l'occurrence Urba 2000 à El-Achour, sur les hauteurs d'Alger, appartenant à l'architecte et non moins président de l'Organisation nationale des promoteurs immobiliers (Onpi), M'hamed Sahraoui, est encore loin de livrer tous ses secrets. Et pour cause ! Près de deux mois après l'effondrement spectaculaire ayant fait couler beaucoup d'encre et le "retrait définitif" d'agrément notifié par le ministère de l'Habitat à M'hamed Sahraoui, l'affaire impacte directement l'Onpi. Il s'agit du revirement de position de certains membres du bureau national de l'Organisation qui, après avoir soutenu Sahraoui dans un premier temps, revendiquent désormais sa démission de son poste de président, voire son retrait définitif de l'Organisation, sous prétexte qu'il n'est plus détenteur d'un agrément de promoteur immobilier. Ses détracteurs ne sont autres que les mêmes signataires de la motion de soutien à M. Sahraoui, publiée dans la presse au lendemain de la décision du ministère de lui retirer son agrément, dont Houria Bouhired, Chawki Benali, Fouad Sidi Attallah et Melaksou respectivement secrétaire générale, trésorier général, 1er et 2e vice-présidents de l'Onpi. Ces derniers qui se sont réunis le 1er décembre dernier, en l'absence de M. Sahraoui, mettent en avant les dispositions portant sur l'éviction automatique de tout membre après retrait de son agrément. Une réclamation que M. Sahraoui déclare "insensée" tant est que, dit-il, le retrait de son agrément a été décidé "à la hâte" par le ministère et reste "injustifié". Selon lui, le mobile avancé par la tutelle, à savoir "l'expiration" de son permis de construire, quand bien même il daterait de 1999, est contradictoire avec la réglementation d'alors, en l'occurrence la loi 93-03 du 1er décembre 1993. Il se réfère aux dispositions de cette loi stipulant clairement qu'un permis de construire, fixé pour une période de 3 ans, ne peut être retiré que dans deux cas de figure : soit pour non-démarrage des travaux dans les délais impartis, soit après un arrêt des travaux de plus d'une année. Rencontré dans son bureau à la cité Sahraoui, à Ben Aknoun, le président de l'Onpi, élu pour un mandat de cinq ans à la faveur du congrès constitutif de l'Organisation tenu en novembre 2015, estime ainsi que le retrait de son agrément ne devient effectif qu'une fois l'ensemble de ces recours, déposés auprès du ministère, aura été examiné et exécuté. Dans sa tentative de remettre de l'ordre au sein de l'Onpi, M. Sahraoui a convoqué un conseil national de l'organisation pour aujourd'hui à l'hôtel Hilton d'Alger. Une rencontre organique à laquelle ses détracteurs, cités ci-dessus, ont étrangement confirmé leur participation. "Nous allons effectivement participer. Notre souhait de voir M. Sahraoui prononcer à l'occasion sa démission", nous confient en effet, au téléphone, Chawki Benaliet Fouad Sidi Attallah, par ailleurs désigné président intérimaire. Farid Abdeladim