Les élus du RCD accusent l'administration au niveau de la wilaya d'œuvrer d'ores et déjà à fausser le scrutin législatif du printemps prochain et de chercher à se donner les moyens de "récompenser les serviteurs du régime les plus zélés, anciens et nouveaux". Lors d'une session ordinaire de l'APW de Tizi Ouzou, tenue hier et consacrée au vote du budget primitif, au logement et à l'aménagement du territoire, le groupe d'élus du RCD a interpellé, une fois de plus, le wali de Tizi Ouzou, par le biais d'une déclaration lue à l'assistance, sur "la décision unilatérale et autoritaire du wali d'inscrire des dizaines de milliers de militaires sur les listes électorales", ce qui n'a d'autre objectif, soulignent-ils, que "de peser sur les résultats des prochaines élections en faveur de la nouvelle clientèle du pouvoir". Pour les élus du RCD, "les informations qui nous sont parvenues des différentes communes de la wilaya font état d'inscriptions massives de militaires au mépris de la loi qui exige la présence physique de tout citoyen désireux de s'inscrire sur la liste électorale. Il est à préciser que ces inscriptions, initialement refusées par la justice et les services des APC, sont opérées d'office par l'administration de la wilaya qui les a intégrées dans le fichier numérique remis aux APC, sans laisser aucune possibilité à celles-ci de les retirer". "Plus grave encore, des militaires inscrits en 2009 figurent encore sur le nouveau fichier malgré leur réaffectation vers d'autres wilayas", relèvent encore les signataires de la déclaration du RCD et de conclure que "faute de pouvoir triturer le vote citoyen, ces affectations de militaires dans notre wilaya, à la veille de chaque échéance électorale, souvent pour des missions de courte durée, ne répondent qu'à un seul dessein : celui de constituer un réservoir électoral pour récompenser les serviteurs du régime les plus zélés, anciens et nouveaux". Logement : un constat peu reluisant Lors de cette session où a été voté le budget primitif de la wilaya qui s'élève à 1 928 691 648,88 DA, l'occasion a été donnée aux élus de l'APW et notamment au président de l'APW, Mohamed Klaleche, de dresser "un constat peu reluisant du développement dans la wilaya qui enregistre un retard sensible dans plusieurs secteurs, plus particulièrement dans celui du logement", a-t-il estimé. Selon Mohamed Klaleche, "la crise du logement au niveau de la wilaya continue à malmener des milliers de familles et provoquer des émeutes récurrentes qui viennent confirmer l'état déplorable du secteur". L'orateur citera, à titre d'exemple, le cas des logements du programme AADL dont les souscripteurs ont déjà payé la deuxième tranche, alors que les logements ne sont même pas sortis de terre depuis quinze ans. "Pis encore, 1 700 logements ne sont même pas lancés à ce jour et 6 000 autres ne sont pas achevés. Concernant le logement Cnep/APC, certains projets remontant aux années 1980 ne sont ni achevés ni distribués" et sont, en revanche, "totalement abandonnés", a déploré encore le P/APW de Tizi Ouzou. Pour le secteur de l'habitat rural, le P/APW ajoutera que les 70 millions de centimes alloués par l'Etat à ce type de logement sont insuffisants et rapidement consommés par les bénéficiaires, ce qui fait que les habitations sont encore à l'état de carcasse, tout en notant que la demande pour cette formule, à savoir l'habitat rural, est forte et que des quotas supplémentaires sont nécessaires. Par ailleurs, et dans un rapport de la commission de l'urbanisme et de l'habitat de l'APW, il est souligné qu'un nombre important de logements finis à travers le territoire de la wilaya, ne sont pas habités. Le rapport évoque, notamment, le cas des 140 logements AADL1 d'Azazga, au lieudit Tadart, dont 83 logements ne sont pas habités malgré l'achèvement des travaux. La même commission a présenté un ensemble de recommandations visant à améliorer ce secteur, dont "la création d'une joint-venture qui sera le noyau principal dans le fonctionnement de tous les services au niveau de la wilaya, sachant que la coordination entre ces derniers reste ‘un maillon faible'. Cette joint-venture permettra sûrement de parer à tous les problèmes qui viendraient entraver l'atteinte des objectifs assignés", estiment les rédacteurs de ces recommandations. Il est également demandé, par la même commission, de maturer les études afin d'éviter les avenants qui atteignent un montant hélas, parfois double, voire triple de l'enveloppe initialement estimée.