Alors qu'il était recherché par la police allemande, l'auteur présumé de l'attentat au camion-bélier de Berlin, le Tunisien Anis Amri, a été tué dans la nuit de vendredi à Milan lors d'un contrôle de routine de la police italienne. Soulagement en Allemagne après l'annonce hier par le ministre italien de l'Intérieur, Marco Minniti, que l'homme abattu à Milan était "sans l'ombre d'un doute" le suspect de 24 ans, en fuite depuis l'attentat qui a fait 12 morts et 50 blessés sur un marché de Noël à Berlin. "Les indications se multiplient sur le fait qu'il s'agit vraiment de cette personne (le Tunisien Anis Amri qui a été tué)" et "si c'est bien confirmé, le ministère de l'Intérieur est soulagé que cette personne ne représente plus un danger", a indiqué à la presse le porte-parole du ministère, Tobias Platte. Anis Amri a été abattu lors d'un contrôle de police de routine après qu'il ait sorti "sans hésiter une arme et a tiré sur l'agent qui lui avait demandé ses papiers", a indiqué le ministre lors d'une conférence de presse. Son interpellation a été effectuée par une patrouille composée de deux policiers alors qu'il circulait de façon "suspecte" devant la gare milanaise de Sesto San Giovanni, a poursuivi la même source. Un agent a été blessé "sur des zones non vitales et il est actuellement hospitalisé mais ses jours ne sont pas en danger. L'autre agent n'a pas été blessé", a précisé Marco Minniti. La mort de Anis Amri a été confirmé hier par l'organisation autoproclamée Etat islamique, qui avait revendiqué l'attentat de Berlin. Rappelons que des empreintes digitales du Tunisien avaient été retrouvées sur le poids lourd qui s'est précipité dans la foule lundi soir à Berlin. Il faisait l'objet d'un avis de recherche européen et d'un mandat d'arrêt. Il avait pris la fuite, probablement armé, après l'attentat revendiqué par le groupe Etat islamique (EI). Des images d'une caméra de surveillance l'avaient montré devant une mosquée de Berlin, présentée comme un lieu de rassemblement islamiste, quelques heures après le carnage, selon la chaîne publique allemande RBB. D'autres images avaient montré le suspect les 14 et 15 décembre, entre 3 et 4h du matin, soit 5 et 4 jours avant l'attentat, devant la mosquée pourtant fermée depuis longtemps par les autorités et qui a fait l'objet d'une perquisition jeudi matin, selon RBB. Avant de s'installer en Allemagne en juillet 2015, il avait passé quatre ans en Italie peu après être arrivé de Tunisie sur l'île de Lampedusa en 2011. En raison d'une série de dysfonctionnements, Anis Amri a eu 30 heures pour disparaître entre son attentat lundi soir et le lancement d'un avis de recherche allemand et européen. Les policiers ont été vivement critiqués d'abord pour avoir focalisé leur attention pendant 24 heures sur un suspect pakistanais finalement mis hors de cause. Dès mardi matin, les papiers d'Amri avaient été retrouvés dans le camion, mais l'avis de recherche n'a été lancé que dans la nuit de mardi à mercredi, lui laissant un temps précieux pour disparaître. Le jeune Tunisien n'avait jamais réellement été inquiété par les autorités, alors que celles-ci le soupçonnaient de vouloir commettre un attentat en Allemagne. Elles le savaient en contact avec des salafistes connus et il circulait dans le pays en utilisant une demi-douzaine d'identités. Merzak T./Agences