Le réalisateur a décroché lors de la clôture de cette édition, trois prix dans les catégories meilleurs longs métrages et meilleures interprétations féminines et masculines. D'autres réalisateurs ont été récompensés dans la catégorie documentaire, animation et court métrage. Tomber du rideau jeudi soir sur le 15e Festival culturel national du film amazigh de Tizi Ouzou à la maison de la culture Mouloud-Mammeri, et ce à l'issue d'une cérémonie de clôture tout simplement grandiose, en présence du ministre de la Jeunesse et des Sports, Ould Ali El Hadi, du wali de Tizi Ouzou, Mohamed Bouderbali, d'élus locaux et des personnalités du monde artistique et cinématographique. Si la grande salle de spectacles de la maison de la Culture s'est avérée trop exiguë pour accueillir la grande foule venue assister en masse au verdict final de cette 15e édition, les applaudissements et les youyous répétés auront longuement salué le triomphe sans précédent du film Le combat du cœur de Mohamed Rahal qui a raflé, à lui seul, trois Oliviers d'or, à savoir celui du meilleur film long métrage, de la meilleure interprétation féminine à Fahima Djayette dans le rôle de Sarah et la palme du meilleur rôle masculin qui est revenue à Salim Miloudi dans le rôle de Wassim. "Franchement, remporter tous les prix de la série du long métrage est une grande surprise. Je suis très content, cela m'encourage alors que mes deux comédiens Fahima Djayette et Sallim Miloudi méritent aussi leurs trophées car ils ont beaucoup donné et tellement souffert tout le long du tournage", a déclaré le grand lauréat. Il ajoute : "Dans le domaine du cinéma, il faut travailler et surmonter les obstacles mais il faut consentir aussi des sacrifices et savoir lancer des défis. Ceci dit, il y a un grand manque dans le domaine de l'industrie cinématographique en Algérie mais il faut savoir relever, à chaque fois, de grands défis". Les autres Oliviers d'or ont été décernés à Djamila Boughanem dans la catégorie du meilleur scénario pour son joli texte intitulé Lejarh ur yehalu (Une plaie qui ne veut pas guérir), celui du meilleur film documentaire est revenu à Mustapha Boukertas pour son œuvre Ithran n'el Mouloud qui relate les traditions du mawlid ennabaoui dans la vallée du M'zab. Le prix du meilleur film d'animation est revenu à Karim Belabed pour le film Inezra mazal Anzer alors que l'Olivier d'or du meilleur court métrage a été attribué à Mohamed Yergui pour son film Je te promets. Par ailleurs, le jury a aussi attribué deux prix d'encouragement dans le film documentaire, respectivement à Amirouche Hadjemi et Amirouche Malek pour leurs films Kani Kani et Nna El Djoher, une femme d'exception qui est un vibrant hommage à l'œuvre colossale de cette grande dame de lettres et de l'éducation qu'est Djoher Amhis. Il est à souligner aussi que le commissariat du festival et la direction de la culture ont pris l'initiative de primer le coopérative théâtrale Machahu d'Iferhounène qui a obtenu le Grand prix au Festival national du théâtre amazigh de Batna et Nordine Aït Slimane pour sa récente pièce de théâtre Ahitus qui a obtenu le prix du meilleur texte lors de ce même festival théâtral. Lors de son allocution d'ouverture, le ministre de la Jeunesse et des Sports Ould Ali El Hadi a souligné "l'importance d'une telle manifestation dédiée au cinéma dans la promotion de la langue amazighe devenue langue nationale et officielle" tout en rendant un vibrant hommage aux victimes du Printemps noir de 2001. Pour sa part, la directrice de la culture, Nabila Goumeziane dira que "de nos jours, la production en tamazight devient de plus en plus importante dans les différents segments que sont le cinéma, le chant et la littérature qui a vu Lynda Koudeche, remporter récemment le grand prix Assia Djebar 2016". Enfin, il est à noter que les membres du jury ont annoncé un ensemble de recommandations dont la tenue d'une session de formation dédiée à l'écriture du scénario tout en souhaitant que les salles de cinéma soient restaurées pour attirer le grand public mais aussi alimentées par des productions nationales et étrangères. K. Tighilt