Une grève ouverte, entamée depuis le 5 janvier dernier, se poursuit à la cité universitaire Mohamed-Yousfi (ex-Revoil) du Ruisseau, à Alger. Cette action de protestation a été initiée par les résidantes de la cité U, étudiantes dans de grandes écoles algériennes, à savoir : l'Ecole nationale supérieure d'informatique (ESI, ex-INI), l'Ecole polytechnique d'architecture et d'urbanisme (Epau), l'Ecole préparatoire des sciences et techniques d'Alger, l'Ecole nationale polytechnique et l'Ecole nationale des sciences et technologies. Dans un communiqué parvenu hier à la rédaction, les grévistes dénoncent la dégradation des conditions de vie sur les lieux de l'hébergement, citant la "panne générale des radiateurs et des chauffages de la cité" qui, malgré le froid, dure depuis le début de la saison hivernale. Les résidentes de la cité universitaire Mohamed-Yousfi alertent, en outre, sur l'absence d'eau chaude "depuis le retour des vacances", sans qu'aucune explication leur soit donnée. À cela viennent se greffer d'autres dysfonctionnements et insuffisances, à l'exemple de la "dégradation importante des repas" servis au restaurant de la cité, se traduisant par un "manque d'hygiène" et des "repas incomplets et immangeables", la coupure "intentionnelle" du réseau Internet, depuis un mois, privant ainsi la majorité des résidentes, qui préparent "leurs masters ou leurs projets de fin d'études", d'un outil de travail, ainsi que que le "manque d'hygiène" dans les douches et sanitaires. Le communiqué fait état aussi de la "panne" d'ascenseurs qui dure déjà depuis trois ans et de l'absence d'un "médecin de garde" et d'une ambulance au niveau de la cité universitaire, ainsi que du phénomène de "maltraitance et (de) non-respect de la part du personnel de la cité envers les étudiantes". Les signataires du document précisent que cette grève organisée "pacifiquement" avait pour "seul but de pouvoir discuter avec la direction" des problèmes posés sur les lieux de l'hébergement et des revendications à satisfaire. La résidence universitaire Mohamed-Yousfi n'est pas à sa première contestation. Les résidentes venues des quatre coins du pays et étudiant dans de grandes écoles avaient déjà attiré l'attention de l'administration "à plusieurs reprises" sur la mauvaise qualité de la restauration. Aujourd'hui, la situation semble connaître un nouvel épisode. Mais au lieu d'un rapprochement avec les responsables de la direction, voire d'un dialogue, les étudiantes résidant à la cité universitaire Mohamed-Yousfi ont été "complètement ignorées par la directrice" du site et ont eu droit à une avalanche d'"insultes" et au "manque de respect de la part d'un des agents de la cité". Plus encore, le communiqué rappelle qu'avant-hier (dimanche 8 janvier), les parents de plusieurs étudiantes grévistes ont reçu un appel téléphonique de "la direction" de la cité universitaire, en se faisant passer pour la police ou la Gendarmerie nationale, proférant de "fausses accusations" à l'encontre des contestataires, avec pour argument le fait que les étudiantes sont à l'origine de la "détérioration de biens publics", et de convoquer les parents à se présenter le lendemain sur les lieux de protestation. Les signataires du communiqué font enfin remarquer que l'action qu'elles ont initiée, bien qu'elle soit faite "actuellement au détriment de (leurs) études", s'est imposée d'elle-même, en raison de "la gravité et (de) la dégradation quotidienne de la situation". H. Ameyar