Dans sa voiture, les policiers ont découvert un pistolet-mitrailleur, un pistolet automatique, cinq pains de plastic et deux détonateurs Deux semaines après le coup de filet opéré à La Courneuve, la police des frontières de Paris vient d'interpeller un employé de l'aéroport parisien Roissy-Charles-de-Gaulle, en possession d'armes et d'explosifs cachés dans sa voiture. L'arrestation effectuée samedi dernier a été opérée grâce à la collaboration d'un voyageur qui a alerté les services de police. Des éléments de la police sont intervenus sur le parking de l'aéroport où le bagagiste, un Français d'origine algérienne, se rendait à son véhicule. Dans la voiture, les policiers ont découvert un pistolet-mitrailleur, un pistolet automatique, cinq pains de plastic et deux détonateurs. Selon les premiers éléments d'information, il s'agit d'engins qui étaient “prêts à l'emploi”. Le suspect était, hier matin, toujours placé en garde à vue dans les locaux de la division nationale antiterroriste de Paris. Depuis son arrestation, le bagagiste, dont l'identité n'a pas été révélée, est resté quasiment muet. Lors de son interrogatoire, il n'a pas avancé les motivations liées à la détention de telles armes dans le coffre de son véhicule. Une perquisition a été menée à son domicile de Bondy (Seine-Saint-Denis, nord de Paris). Lors de cette opération ont été arrêtés le père, les deux frères et un ami de la famille du suspect. Leurs auditions n'ont pas non plus permis de cerner les motivations du bagagiste. Une opération similaire a été également effectuée chez une ancienne amie du Français d'origine algérienne, en région parisienne. L'enquête menée jusque-là a fait ressortir que le suspect n'était pas connu des services des renseignements. Il n'est pas répertorié ou enregistré dans le fichier des personnes proches des milieux islamistes. Mais la découverte de la documentation “pouvant être de caractère islamiste” ainsi que la possession d'engins explosifs ont amené la section antiterroriste de Paris à se saisir de son cas. Pour l'heure, les services de police n'ont pas exclu la thèse de la préparation d'un attentat, mais il reste “à le prouver”. Les autres hypothèses liées notamment au banditisme ne sont pas non plus écartées. Les enquêteurs s'attachent à cerner les tenants et les aboutissants de cette affaire afin de “démêler les fils”. Les engins retrouvés dans la voiture et le fait que l'employé dispose d'un badge officiel lui donnant accès à tous les endroits de l'aéroport de Roissy militent, selon des éléments de l'enquête, en faveur d'un attentat. Une certitude persiste toutefois : un attentat terroriste était en préparation à Paris à l'occasion des fêtes du nouvel an. Des sources proches des enquêteurs soulignent encore qu'avec la succession des arrestations en France, des attentats spectaculaires contre les intérêts français ou américains ne sont pas du tout écartés dans l'Hexagone. Il y a deux semaines, trois personnes, présumées proches des milieux islamistes, avaient été arrêtées dans le nord de la banlieue parisienne par des agents de la DST (Direction de la surveillance du territoire) qui ont saisi des quantités de produits chimiques dans leur appartement. Cette énième arrestation intervient dans un climat de quasi-psychose dans les pays occidentaux, notamment en France où le plan Vigipirate, toujours en vigueur, est renforcé ces derniers jours. R. H.