M. Belachehab Boualem, le directeur du palais des Raïs, a organisé, dernièrement, une rencontre-hommage où les filles et les proches du défunt cheïkh Baba Mohamed Ameur étaient venus narrer l'itinéraire de l'enfant de Douirette, où il est né le 5 août de l'an 1893 à la médina du saint Sidi Lekbir. D'ailleurs, ils étaient nombreux les anciens médersiens d'Alger, venus aux côtés de chercheurs et d'universitaires qui avaient eu la chance de côtoyer cet érudit de l'Islam, issu d'une des écoles coraniques de haï Ouled Essoltane, à la ville des Roses. C'est dire que les Ghorfat du fouqani du Bastion 23 n'ont pas suffi à l'accueil de tout le vieil Alger, dont l'ancien ministre Kamel Bouchama, Ahmed Doum, l'ancien moudjahid de la Fédération de France du FLN, et l'avocat Ali Haroun. Outre ceux là, il y avait le recteur des SMA, Réda Bestandji, venu avec Mohamed Damerdji évoquer de hauts faits d'armes à la mémoire du défunt qui apprit le saint Coran à la mosquée Ben Saâdoune de Blida. Du reste, l'ouast-eddar du Bastion 23 était plein comme un œuf pour évoquer l'ancien élève de cheikh Mohamed Abdelhaye El-Kettani. En ce sens, c'était l'opportunité rêvée pour nos jeunots d'aller au-devant de cet érudit qui fut gratifié par cheikh Kaddour Ahmed Ben El-Hadj El-Arbi, le mufti malékite de Blida, eu égard à ses talents dans la psalmodie du Coran. Un palmarès d'autant éloquent puisqu'il fut honoré au chapitre du hadith par cheikh Sidi Kadour El-Amine, l'imam de la Grande mosquée d'Alger. S'en était ainsi du parcours du théologien cheikh Baba Mohamed Ameur qui enseignat moult disciplines religieuses, avant d'accéder en 1919 au rang de Bach-Hezzab ou le récitateur de Coran à la Grande mosquée d'Alger. Une promotion qui en appelait une autre en 1925, lorsqu'il fut nommé imam à el-mesdjed El-Âatiq de Kouba. Et de là, il fut désigné imam à Djamâa J'did d'Alger. Une ascension fulgurante du fait qu'en 1941, cheikh Baba Mohamed Ameur est promu mufti malékite d'Alger, ce qui l'emmènera en 1959 tout droit à la Grande mosquée de Paris où il séjourna sous le sceau de Grand Mufti de France jusqu'en 1962. Néanmoins, celui que les Casbadji surnommaient affectueusement Baba-Amar, décéda le jeudi 2 décembre 1973. Et depuis, il repose au cimetière de Sidi-M'hamed à Belouizdad. N. Louhal