À l'heure du "wait and see" Les marchés restent très attentifs à la mise en œuvre de l'accord. Pour l'instant, les prix du pétrole dépassent la barre des 50 dollars, ce qui correspond à l'objectif de l'Opep : une fourchette de prix entre 50 et 55 dollars en 2017. Les signaux adressés au marché semblent le respect de l'arrangement : la volonté des poids lourds de l'Opep et des non-Opep – Arabie Saoudite et Russie – de mettre en œuvre les accords de Vienne via une limitation de près de 800 000 barils/jour, soit l'essentiel de la baisse de production des pays producteurs de pétrole hors OCDE. Mais attention, si les marchés, très bien informés sur les flux pétroliers, se rendent compte que plusieurs pays membres de l'Opep et non-Opep notamment les plus influents n'appliquent pas l'accord de Vienne, les prix risquent de chuter jusqu'à atteindre 40 dollars, voire moins dans le scénario le plus pessimiste ! Pour l'instant, les monarchies du Golfe montrent leur engagement à respecter la limitation de production décidée par l'accord de Vienne. Des voix parlent aujourd'hui d'un accord partiellement respecté. En l'occurrence, l'Irak laisse planer le doute. Et Oman, un petit pays producteur non-Opep, a annoncé qu'il n'allait appliquer la décision de réduction de production qu'à partir de mars prochain. Face à cette menace, un comité de suivi de l'application de l'accord travaille pour éviter ce scénario. Tout sera plus clair aujourd'hui avec la réunion de ce comité d'experts. Mais on peut se demander si cet effort portera ses fruits. Même si certains experts sont sceptiques, la tendance des marchés est à l'optimisme, d'où des prix fluctuant entre 53 et 56 dollars ces derniers jours. Le facteur incertitude sur la mise en œuvre de l'accord ne pèsera plus rien quand, en février, mars ou avril prochains, l'excédent de pétrole sur le marché sera résorbé en partie du fait d'une application de l'accord de l'Opep par l'ensemble ou la quasi-totalité des pays membres de l'organisation et des pays non-Opep concernés par l'accord de Vienne. Dans ce scénario optimiste, les prix du pétrole pourraient atteindre la barre des 60 dollars au premier semestre 2017. Au-delà, l'augmentation de la production de pétrole de schiste américain pourrait menacer la tendance. Le hic, c'est que même avec des prix de 60 dollars et 70 dollars comme le soulignait le chef de l'Etat récemment, les recettes d'hydrocarbures du pays ne suffiraient pas à couvrir les dépenses publiques. D'où des solutions beaucoup plus audacieuses que celles contenues dans le nouveau cadrage budgétaire 2016-2019, figurant dans le nouveau modèle économique. Si par manque d'initiatives on continue à rechercher le gap de ressources financières pour financer le déficit du budget de l'Etat en puisant dans la poche des citoyens, la paix sociale sera sans aucun doute compromise. Il faudra attendre les décisions des prochains mois, voire après les législatives, du gouvernement pour savoir à quel degré d'austérité sera soumise la population. Par : K. Remouche [email protected] Lire le dossier