Certains commerçants saisissent cette occasion pour s'adonner à des pratiques illégales, comme ressortir d'anciens stocks ou des invendus pour les proposer à la vente. Les soldes d'hiver de 2017, lancés il y a 5 jours, ont connu un véritable engouement en Algérie, notamment au sein des centres commerciaux qui abritent les franchises de marques. Contrairement aux années précédentes, cette période tant attendue par les ménages coïncide avec un contexte un peu particulier, marqué par une baisse du pouvoir d'achat des Algériens. Cette contrainte n'a apparemment pas dissuadé outre mesure les consommateurs y compris ceux aux bourses moyennes. Ces espaces commerciaux ont été pris d'assaut par les clients avides d'opportunités et de bonnes affaires. C'est dire que les quelques rabais pratiqués par les commerçants sur leurs marchandises intéressent toujours la clientèle. Les soldes sont, faut-il le souligner, une aubaine autant pour les commerçants qui voient leur chiffre d'affaires croître à cette période de l'année que pour les consommateurs qui peuvent, de ce fait, acquérir des biens à moindre coût. Des boutiques de vêtements prévoyant des remises allant de 40 ou de 50% jusqu'à 70%, sont envahies par les familles. Les commerces et enseignes assurant l'opération ont placé sur leurs vitrines de grandes affiches indiquant des réductions allant de moins 20% à 70%. Le Centre commercial de Bab Ezzouar est la destination la plus convoitée. Les clients sont attirés par les boutiques qui abritent de nombreuses marques d'outre-mer. Chez ces représentants, la période des soldes est une tradition. Autrement dit, les baisses des tarifs appliqués sont réelles. Il ne peut y avoir d'arnaques en principe. Ce n'est pas le cas de certains commerçants qui saisissent cette occasion pour s'adonner à des pratiques illicites dans leurs activités. L'on déplore le fait que cette catégorie de vendeurs fasse ressortir d'anciens stocks ou des invendus pour les proposer à leur clientèle en les attirant par le biais d'une remise. Souvent, les prix affichés avec les remises n'affectent en rien leur marge bénéficiaire qui reste conséquente. Pourtant, à Alger, pour ne citer que cette wilaya, les soldes sont réglementés en vertu du décret exécutif n°06/215 du 18 juin 2006 fixant les conditions des soldes, et ce, conformément à une décision du wali d'Alger. L'arnaque de certains commerçants... La décision fixe en fait une série de mesures en vertu desquelles le commerçant est soumis à des conditions précises, dont l'obtention d'une autorisation de la direction du commerce sans laquelle le commerçant n'est pas autorisé à coller l'affiche "soldes" sur sa vitrine. Cette réglementation stipule également que les soldes ne peuvent concerner que les marchandises acquises par les commerçants au moins trois mois avant le début de la période des soldes. Cette disposition n'est jamais respectée par les boutiquiers. Les commerçants, qui souhaitent prendre part à cette opération, devront déposer des demandes d'autorisation comportant une copie du registre du commerce ou du registre de l'artisanat et des métiers, une liste détaillée de la quantité de marchandise qui doit être soldée, des rabais devant être appliqués et du prix initial de la marchandise, ainsi que les factures d'achat de la marchandise soldée. La direction du commerce d'Alger a délivré jusque-là une centaine d'autorisations. Un tel chiffre ne reflète guère le nombre exact de commerçants en activité dans la capitale. Ce qui veut dire que d'autres marchands n'ont pu obtenir la fameuse autorisation pour mettre en place ce dispositif de soldes dans leurs boutiques à cause, dénoncent-ils, des lourdeurs bureaucratiques. D'autres, en revanche, estiment que leurs prix sont fixes et les jugent abordables durant toute l'année. Ils ne voient pas ainsi l'utilité des remises ou des soldes. Pour le meilleur déroulement de cette activité, la direction du commerce d'Alger a mobilisé ses agents de contrôle sur le terrain tout au long de la période afin de parer à tout dépassement et veiller par la même au respect des règles. Mieux, des campagnes de sensibilisation déjà entamées à travers les différents établissements éducatifs, instituts universitaires et centres de formation professionnelle se poursuivront. Ces actions ont pour but de sensibiliser les citoyens aux dangers de la consommation de produits alimentaires périmés et à leur inculquer les bases d'une bonne hygiène alimentaire à même de les prémunir contre les risques d'intoxication alimentaire. En effet, certains commerçants indélicats recourent à ces ventes promotionnelles pour liquider les produits dont la date de péremption est très proche. Ce qui constitue un danger qui risque de porter atteinte à la santé des consommateurs. B. K.