Depuis quelques semaines, plusieurs boutiques affichent des rabais. Un excellent moyen d'attirer plus de curieux et donc de clients potentiels. Et quoique les soldes soient loin d'être, chez nous, une véritable tradition dûment réglementée et gérée, et qu'ils n'aient aucune incidence sur l'économie nationale, il s'avère que, depuis quelques années, ce phénomène occidental est de plus en plus pratiqué. Anarchiquement. Ou du moins, selon le bon vouloir des commerçants. On ne parlera donc pas de fièvre acheteuse du côté des consommateurs, vu que les rabais ne dépassent pas, ou rarement, les 30 % et qu'on ne se jette pas franchement sur les articles soldés. Cependant, beaucoup de clients réalisent quelques bonnes affaires. Particulièrement ceux qui n'attachent pas trop d'importance à la mode qui est devenue beaucoup trop capricieuse. C'est le cas de Safia, 25 ans. « Je ne suis pas la mode de très près, nous confie-t-elle, et c'est plus pratique pour mon porte-monnaie d'acheter des fringues d'été, actuellement soldés. Idem pour les fringues d'hiver qui seront soldés vers le mois de mai. La marge est plutôt mince, mais ça me permet de faire quelques bonnes affaires. » Nadia, 23 ans, elle, semble moins intéressée. « C'est une arnaque, nous dit-elle tout de go. En proposant 30% de réductions, le commerçant ne fait que réduire de quelques miettes son bénéfice. Lui, il est toujours gagnant. Et les clients n'y voient que du feu ! » Du côté des commerçants, l'un d'entre eux nous avouera, effectivement, que c'est de la poudre aux yeux. « Quels que soient les changements de la mode, on peut toujours vendre un stock de fringues qui date de l'année d'avant. Les tendances, ce sont les commerçants qui les provoquent ! », explique-t-il, avant d'ajouter : « Il arrive que les rabais soient très avantageux. Généralement, on s'y met dès que le climat commence réellement à changer, et c'est là qu'on peut parler de soldes, du moins à notre façon. » Ce qui ne saurait tarder, vu qu'on prévoit des baisses de températures dans les prochains jours. Dans la capitale, la plus grande partie des marchés et centres commerciaux ainsi que les grandes avenues abondant de boutiques sont sur le point de liquider toutes leurs marchandises. C'est le cas au bazar du 1er Mai, celui de Belcourt et de la place des Martyrs, idem au centre commercial de Châteauneuf et Icosium d'El Biar... Les petits hauts, les pantalons en lin, les sandales et les mules sont quasiment épuisés. S'agissant des grandes avenues telles que Didouche et El Biar par exemple, rares sont les magasins à afficher des soldes. Ce sont principalement des boutiques de chaussures qui affichent des rabais en vitrine. Cette pratique restera aléatoire tant que les autorités compétentes ne se seront pas décidées à organiser ce procédé tel que cela se fait en Europe. D'autant que dans un cadre réglementé, l'organisation de périodes de soldes dûment déterminées pourraient être bénéfiques pour l'économie nationale.