Les pays africains ont réussi à empêcher la création d'un nouveau foyer d'instabilité sur le continent, après que le président sortant Yahya Jammeh ait accepté de céder le pouvoir en Gambie en faveur de son successeur légitime Adama Barrow, et de s'exiler en Guinée équatoriale. Ainsi, après six semaines d'incertitude et d'intenses tractations avec lui, Yahya Jammah, vaincu à la présidentielle du 1er décembre, a cédé sa place, au grand soulagement des pays voisins, de l'Union africaine et de l'ONU qui se sont mobilisés pour éviter à la Gambie de plonger dans le chaos. "L'Etat de droit a prévalu en Gambie", s'est réjoui M. Guterres dans un message posté sur son compte officiel Twitter. "Comme Yahya Jammeh a officiellement démissionné de son poste, je vais revenir dans mon pays", a déclaré Adama Barrow, dont la cérémonie symbolique de son investiture s'est déroulée le 19 janvier à Dakar, où il s'était réfugié provisoirement, en attendant le départ du président sortant qui était en négociation avec le représentant de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), le président guinéen Alpha Condé, rejoint plus tard par son homologue mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz. Dans un communiqué, le président guinéen Condé "s'est félicité de l'issue heureuse de la crise en Gambie, qui a permis par le dialogue d'éviter un bain de sang". Dans une déclaration commune publiée peu après le départ de l'ex-président, la Cédéao, l'Union africaine (UA) et l'ONU ont annoncé garantir les droits de Yahya Jammeh, y compris à revenir dans son pays, saluant sa "bonne volonté" pour parvenir à un dénouement pacifique de la crise. Les trois organisations s'engagent à œuvrer auprès du gouvernement gambien pour qu'il "garantisse la dignité, le respect, la sécurité et les droits de M. Jammeh, en tant que citoyen, chef de parti et ancien chef de l'Etat". Ces assurances s'étendent également à "sa famille immédiate, les membres de son administration, les responsables gouvernementaux et de la sécurité, ainsi que les membres de son parti", selon le communiqué. Lyès Menacer/Agences