Laskri a décrété la tolérance zéro à l'égard de la démarche gouvernementale. Fidèle à ses convictions, le Front des forces socialistes (FFS) a tenu, encore une fois, à mettre en garde les pouvoirs publics quant à d'éventuels «dérapages» qui peuvent découler d'une «dissolution» arbitraire et illégale des institutions locales de la région de Kabylie. Pour rappel, cette décision à été prise à la suite d'un «accord global» conclu entre le gouvernement et les représentants du mouvement citoyen. Laquelle attitude qui, il est utile de le signaler, n'était pas du goût du parti d'Aït Ahmed, continue de susciter la colère parmi les responsable et les militants du FFS. Hier, à la Maison de jeunes de Bouzaréah, lors d'une journée consacrée à rendre hommage à M.Ali Mcili, militant du FFS assassiné en avril 1987, l'on a encore une fois évoqué le sujet qui fâche dans la maison d'Aït Ahmed. M.Ali Laskri, premier secrétaire national du FFS, a qualifié les accords récents entre le gouvernement et les archs de «feuilleton» visant la «normalisation de la Kabylie». M.Laskri, lors de sa brève intervention, a décrété la tolérance zéro à l'égard de la démarche gouvernementale portant «dissolution des assemblées communales de Kabylie» issues des suffrages d'octobre 2002. Sur cette question précise, le secrétaire général du FFS dira que d'éventuelles dissolutions des APC de cette région «préparent une reprise en main des municipalités par les réseaux des archs et des milieux affairistes corrompus en Kabylie». Le réquisitoire de M.Laskri ne s'arrête pas à ce stade. Il affirme que «l'éradication de toute forme d'opposition pacifique, constitue pour l'alliance machiavélique un préalable à la mise en oeuvre de la stratégie de domination et d'assainissement des populations». Jusqu'à l'heure actuelle, le parti de Aït Ahmed, par la voix de M.Laskri, perçoit négativement l'idée de poursuivre «le feuilleton des faux dialogues» entre le gouvernement et les archs. C'est d'ailleurs, a-t-il qualifié, une «grotesque manipulation et une autre mascarade visant à donner l'illusion d'une vie politique». Un accès de colère le submerge à chaque fois qu'en évoque le mot «archs». Comme pour faire taire toutes les spéculations à ce sujet, M.Laskri dira que le fait «d'imposer une telle structure est la consécration officielle de la prime à la violence contre le politique». Sa voix se fit entendre, grave, solennelle comme une prière. Il refuse sur la lancée «le discrédit du politique, les tentatives de déstabilisation de toute organisation». La colère gonfle à nouveau son coeur. Il condamne «l'arrestation des militants de son parti et des droits de l'homme». Soutenu par la présence de certains secrétaires généraux et, notamment, par la délégation de Ghardaïa, l'orateur, cette fois-ci prend carrément le taureau par les cornes en invitant les militants du FFS à rester «déterminés pour déjouer pacifiquement les complots et les machinations du pouvoir et de ses supplétifs locaux». Un climat de protestation flotte dans l'air. Le conférencier, avant de passer la parole à M.Hocine Zehouane qui devra témoigner sur l'assassinat de M.Ali Mcili, décocha sa dernière flèche à l'adresse des archs en les considérant comme étant «l'instrument à partir duquel le pouvoir entretient le climat de peur et de lassitude». Par ailleurs, dans une salle archicomble, le premier secrétaire du Front des forces socialistes, M.Ali Laski, a animé, jeudi dernier, un meeting au Théâtre communal Kateb-Yacine de la ville de Tizi Ouzou. D'emblée, le premier responsable de la direction nationale de la formation de Hocine Aït Ahmed n'a pas tardé à lancer des flèches à l'égard du régime. «Qu'est-ce qu'ils ont fait avec l'argent dont dispose l'Algérie pour qu'on se retrouve, aujourd'hui, avec des émeutes pour des droits légitimes», s'interroge-t-il tout en dénonçant la nouvelle loi sur les hydrocarbures.