Le PT a expédié des formulaires dans les 48 wilayas à l'effet de recueillir le nom des postulants à la candidature. Le FFS compte tenir son conseil national vendredi et décidera de la stratégie électorale à mettre en place. Parce qu'elles vont préfigurer des rapports de force en prévision de la succession en 2019 et parce qu'elles sont susceptibles d'amorcer un changement dans le pays, les prochaines élections législatives, au-delà des conditions de leur préparation et de leur déroulement, s'annoncent décisives. Et rien de plus emblématique dans cet enjeu que l'engouement manifeste des partis pour ce scrutin. Un rendez-vous que seuls les deux partis, Talaie El-Houriat d'Ali Benflis et Jil Jadid de Soufiane Djilali, ont décidé de boycotter au motif de l'absence des conditions pour un scrutin "honnête et transparent". Et d'ores et déjà, des partis à l'image du PT ou encore du FFS se mettent en ordre de bataille. Dernier à avoir tranché la question de sa participation, "pour aider à organiser la mobilisation des travailleurs et des étudiants", le PT a expédié des formulaires dans les 48 wilayas à l'effet de recueillir le nom des postulants à la candidature. À l'inverse de certains partis qui ont mis en place des commissions de wilaya, au PT, c'est le secrétariat du bureau politique présidé par Louisa Hanoune et mandaté par le dernier comité central du parti qui est chargé d'établir les listes. "Mais cela n'empêche pas de consulter, au besoin, les responsables des bureaux de wilaya", tient à préciser Ramdane Taâzibt qui rappelle que "tout militant ouvre droit à la candidature pour peu qu'il réponde aux critères connus de tous et validés par le congrès du parti". "Des militants capables de traduire sur le terrain le programme du parti", ajoute-t-il, comme pour suggérer qu'il n'y aura pas de place pour les opportunistes, allusion sans doute à ceux qui ont tenté de grenouiller dans un passé assez récent, car, au parti, on considère la fonction de député comme "une tâche politique" et non pas "pour accéder aux privilèges". Si la clôture des listes est prévue pour la mi-février, l'établissement des listes définitives se fera probablement une semaine plus tard. "Des listes qui comprendront un nombre appréciable de femmes, au-delà des 30% exigés par la loi", se réjouit M. Taâzibt qui rappelle que l'objectif du parti est de parvenir à la parité. Une fois ce chantier achevé, le parti se penchera probablement sur les détails du programme à défendre devant les électeurs. Mais d'ores et déjà, le PT donne un avant-goût de ce que sera le thème principal autour duquel s'articulera sa campagne : la défense de la nation du chaos qui la menace. "Au-delà de la nature du scrutin, les législatives peuvent constituer une voie de salut pour la construction d'une véritable démocratie ou précipiter le pays dans le chaos. Il s'agit pour nous de voir comment protéger notre pays du chaos", rappelle le chef de groupe parlementaire. Un principe qui sera réitéré dès samedi prochain par Louisa Hanoune lors d'un meeting qu'elle animera à Khemis-Miliana. Comme le PT, le Front des forces socialistes (FFS), lui aussi, s'est mis en ordre de bataille : après la conférence des élus du week-end, le parti compte tenir son conseil national vendredi à l'issue duquel il décidera de la stratégie électorale à mettre en place et éventuellement d'une structure qui se chargera de l'élaboration des listes. Devant les élus, réunis le week-end dernier à Boumerdès, Aziz Baloul, au nom de l'instance présidentielle, a présenté une communication qui reflète par certains aspects les lignes de la stratégie du parti. "Tant que nous n'aurons pas concrétisé, grâce à la lutte politique et démocratique, la reconstruction du consensus national, le passage — pacifique, concerté et ordonné — de la dictature à la démocratie, c'est-à-dire le passage à la 2e République, notre participation électorale ne peut, en aucun cas, déboucher sur une participation au pouvoir ! notre participation ne peut et ne doit être que la conquête d'espaces de lutte que nous nous engageons à mener au nom de la population au sein des assemblées élues. Car la lutte politique est un instrument de construction de la société aussi sûrement que la dépolitisation est une arme de destruction massive de la société", a-t-il dit. K. K.