Malgré la consistance des projets, leur réalisation est souvent confiée à de petites entreprises de sous-traitance inexpérimentées. Les dernières intempéries qui ont frappé la région de Bouira ont mis à nu les carences du réseau routier et surtout les défaillances des services de la DTP et les entreprises réalisatrices. Au niveau du chef-lieu de la wilaya, plusieurs axes routiers ont été entièrement éventrés, donnant de la wilaya une image hideuse. Les nids-de-poule et autres crevasses sont relevés partout. En effet, du côté la déviation de la cité des 100-Logements, qui mène vers la sortie ouest de Bouira, on dénombre pas moins d'une dizaine de crevasses. Les automobilistes, sous peine de laisser leur châssis sur le bitume, sont contraints de rouler doucement et de slalomer entre les divers trous béants qui jalonnent cette route. Du côté de l'avenue principale de la ville, des cavités assez profondes se sont constituées, donnant à ce boulevard des allures de champ de mines. Les services de la DTP ont une part de responsabilité dans ce désastre. Néanmoins, ils ne sont pas les seuls à blâmer. Les entreprises réalisatrices, au même titre que les organismes de contrôle, sont également pointés du doigt par l'opinion publique. En effet, dès l'obtention des marchés de réalisation, notamment ceux de la réhabilitation des voies, les entreprises retenues se mettent à la recherche de petites entreprises pour les leur céder en sous-traitance. C'est un procédé légal qui fait travailler les petites entreprises et fait gagner de l'argent aux grandes. Cependant, certains projets sont sous-traités par des entreprises issues des mécanismes d'aide à l'emploi (Ansej, Cnac, Angem), c'est-à-dire, sans grande qualification. Ce qui engendre des carences dans les travaux. Il faut bien reconnaître que les jeunes entrepreneurs manquent d'expérience et, surtout, n'ont pas les fonds et les matériels nécessaires pour réaliser des projets assez conséquents. En théorie, l'ensemble des projets ont une garantie décennale, laquelle est "une responsabilité qui pèse sur les constructeurs à l'égard des maîtres d'ouvrage. Elle couvre certains dommages pouvant affecter une construction dans sa solidité ou la rendant impropre à sa destination", selon la définition juridique. Or, en Algérie, et notamment à Bouira, elle est quasiment inexistante dans les faits. RAMDANE B.