Jugeant non convaincant l'argumentaire présenté par l'administration Trump, la cour d'appel de San Francisco a refusé de rétablir le décret migratoire, considéré comme moyen nécessaire pour lutter contre le terrorisme aux Etats-Unis. La justice US a infligé un nouveau camouflet au nouveau patron de la Maison-Blanche en décidant de maintenir la suspension de son décret très controversé limitant l'immigration. Le président américain a promis de poursuivre la bataille judiciaire pour défendre sa mesure en réponse à la décision unanime des trois juges de rejeter l'appel de son gouvernement, insistant au passage sur la nécessité de protéger "l'intérêt général". "Rendez-vous au tribunal, la sécurité de notre Nation est en jeu", a tweeté Donald Trump. Les trois magistrats ont abouti à la conclusion que le gouvernement américain n'a pas démontré que le maintien de la suspension du décret se traduirait par de graves atteintes à la sécurité des Etats-Unis. Les juges William Canby, Richard Clifton et Michelle Friedland ont souligné que le gouvernement n'avait "pas fait la preuve qu'un étranger d'un des pays incriminés a perpétré un attentat aux Etats-Unis" par le passé. Cette mesure présentée comme nécessaire pour lutter contre le terrorisme est considérée comme la plus emblématique de son début de mandat. Après seulement trois semaines à la Maison-Blanche, il subit donc un revers politique majeur et se retrouve entraîné dans une bataille judiciaire qui promet d'être longue. Il a devant lui quatorze jours pour demander à la cour d'appel de "reconsidérer" son arrêt ou faire monter l'affaire à la Cour suprême. "Personne n'est au-dessus des lois, pas même le président", s'est réjoui Jay Inslee, gouverneur de l'Etat de Washington, qui avait contesté ce décret en Justice. Son ministre de la Justice, Bob Ferguson, s'est félicité d'une "victoire sur toute la ligne". "Le président devrait retirer son décret mal fait, précipité et dangereux", a-t-il ajouté. L'association de défense des droits civiques Aclu a quant à elle assuré que la décision de la cour d'appel était "correcte", qualifiant le décret d'"interdiction des musulmans" ("muslim ban"). Rappelons que cette mesure, décriée dans le monde entier, avait dans les jours suivant sa promulgation provoqué le chaos dans les aéroports américains et déclenché des manifestations dans tout le pays. Au cours des derniers jours, le président américain a multiplié les pressions et les attaques contre la justice qu'il accuse d'être "politisée". Mercredi, Donald Trump avait mis en avant un sondage "Morning Consult-Politico", qui montrait un taux d'approbation de 55% pour son décret migratoire, faisant valoir que sa base électorale le soutient, même si de précédents sondages constataient le contraire. Merzak/Agences