"Nous demandons une vraie instance" qui soit "élue et indépendante", a-t-il dit, et non pas "composée de magistrats dont la tutelle n'est autre qu'un ministre qui appartient à une formation politique". Célébrant, hier, les cinq années d'existence de leur parti, les militants du Front El-Moustakbel ont été nombreux à assister au meeting du président, M. Abdelaziz Belaïd, à la salle Atlas de Bab El-Oued. Lors de sa prise de parole, M. Belaïd s'est félicité d'abord du bilan positif de ces cinq ans de militantisme "pour une deuxième République". Abordant les prochaines élections législatives, le chef du Front El-Moustakbel n'a pas été tendre avec la Haute instance de surveillance que préside M. Derbal. "Nous demandons une vraie instance élue et indépendante", a-t-il dit, ajoutant que l'actuelle est "composée de magistrats dont la tutelle n'est autre qu'un ministre qui appartient à une formation politique", dans une allusion à Tayeb Louh, ministre de la Justice, qui est aussi militant du FLN. M. Belaïd pense qu'en Algérie "la transparence d'un scrutin dépend d'une décision et d'une volonté politique". Le président du Front El-Moustakbel pense aussi que le mode d'organisation des élections n'est pas exempt de reproches et de critiques. Il a souligné que c'est "l'administration qui prépare les élections, elle a la mainmise sur le déroulement, le fichier, les listes et même sur les résultats". "Cela dit, ironise-t-il, nous souhaitons que c'est le peuple qui tranchera". Interrogé sur de probables alliances à l'occasion des élections, M. Belaïd a exclu cette option, estimant que son parti "est un parti qui veut additionner tout ce qui est positif pour jeter les jalons d'une seconde République", loin, a-t-il enchaîné, "des alliances électorales et de conjoncture". Tout en indiquant que son parti "sera présent dans toutes les wilayas et dans la diaspora", Abdelaziz Belaïd a ajouté que "le travail s'est fait à près de 80% et que la récolte des signatures, dans quelques wilayas, se déroule dans les meilleures conditions", soulignant que "toutes les listes sont confectionnées par la base militante loin de toute ingérence de la direction". Interrogé sur sa candidature, M. Belaïd a affirmé qu'il ne sera pas candidat, annonçant "des primaires avant chaque élection", et ce, à partir de l'année prochaine, soit après le congrès ordinaire du parti prévu vers la fin de l'année en cours. À propos des quotas, le chef du Front El-Moustakbel considère que "la situation mondiale n'est pas stable". Cette situation provoquera, selon ses dires "des secousses encore plus violentes en Algérie", parce qu'on n'a pas "pris en charge les problèmes des jeunes, notamment, sociaux". "La situation en Algérie est faite de suicides, de licenciements de travailleurs", a-t-il regretté, appelant "à une réaction" à la "hauteur des problèmes", dont "une réelle représentation des Algériens dans les institutions élues", seules, selon lui capables "de porter le message et refléter la volonté du peuple". "La crise va accentuer la crise", a-t-il averti, estimant que le pays "a besoin d'un vrai débat et d'un dialogue national". Mohamed Mouloudj