Résumé : Salim est enfin titularisé dans l'entreprise. Il peut dormir en paix en pensant à son avenir. Il revoyait souvent Leila et ils se découvrirent des compatibilités. Si bien qu'ils décidèrent de s'unir pour le meilleur et pour le pire. Ce fut une très belle fête. Un mariage somptueux. Le couple se permettra un voyage de noces et plusieurs autres agréables surprises. En somme, le bonheur était au rendez-vous. Les mois passèrent. Les années aussi. Leila et Salim vivaient très heureux. Aucun nuage n'est venu obscurcir leur couple. Aucun nuage si ce n'est le vide qui résonnait dans leur appartement. -J'ai envie d'avoir un enfant, Salim. La phrase revenait tel un leitmotiv chez Leila. Hélas, malgré la consultation de plusieurs médecins, l'enfant tant désiré tarde à venir. Salim ne désespérait cependant pas. Mais Leila refusait la situation. -Un couple sans enfant, c'est comme une terre stérile, répétait-elle sans cesse. Nous sommes mariés depuis plus de 5 ans maintenant. Nous prenons de l'âge, Salim. Nous perdons nos meilleures années à attendre la venue d'un bébé. -Je comprends tes préoccupations, Leila. Cependant, nous sommes impuissants devant ce coup du destin. Tous les médecins consultés n'ont rien trouvé à redire sur nos capacités de procréation. Hélas, on dirait que la nature nous refuse ce don. Prenons notre mal en patience, peut-être qu'un jour... Mais Leila n'était pas de cet avis. La venue d'un enfant aurait pu la combler, lui faire sentir sa féminité et développer son instinct maternel. Elle aimait les enfants et avait rêvé de fonder une famille heureuse. Rien ne pouvait manquer à son bonheur, si ce n'était ce vide qui se creusait dans son couple. Elle était accablée à l'idée de ne pouvoir un jour bercer un bébé dans ses bras, et fort chagrinée à chaque fois qu'elle voyait Salim jouer avec un enfant ou s'agenouiller devant ses neveux pour passer sa main dans leurs cheveux. Elle sentait cette détresse qu'il ne voulait pas dévoiler pour ne pas l'attrister davantage, et souffrait pour eux deux jusqu'à en perdre l'appétit et le sommeil, et de ce fait, elle dépérissait chaque jour un peu plus. Un soir, alors qu'ils regardaient la télé, elle relance : -J'ai envie de devenir maman, Salim. J'ai envie de sentir une vie remuer en moi, entendre les vagissements d'un bébé, voir un enfant courir dans cette maison. Salim soupire. -Moi aussi, Leila. Moi aussi, j'ai envie de prouver ma paternité, d'élever notre progéniture, d'assurer notre descendance. N'est-ce pas le souhait de n'importe quel couple heureux sur cette terre ? Hélas, ma chérie, je crois que la providence nous refuse ce bonheur. Il soupire encore et poursuit : -Soyons patients, peut-être qu'un jour... Leila secoue la tête. -Ma patience est à bout. Je ne sais plus quoi faire. Je passe mes nuits à rêver de bercer un bébé dans mes bras, et mes journées à pleurer sur mon sort. -Ne désespère pas de la clémence de Dieu, Leila. Un jour, il écoutera nos prières et les exaucera. Leila éclate en sanglots. -Quand ? Quand nous redonnera-t-il l'espoir d'avoir des enfants ? Quand, Salim ? Lorsque nous atteindrons nos 70 ans ? Elle se remet à sangloter, et son mari la prend dans ses bras. -Arrête ces larmes que je ne saurais voir, ma chérie. Arrête ! Je sais que tu es assez forte pour supporter ce mauvais passage dans notre couple. Voyons Leila, ce n'est pas toi qui va flancher ! Nous avons partagé tant de bons moments ensemble, et tu m'as toujours soutenu et encouragé dans toutes mes perspectives. (À suivre) Y. H.