Ce dont de nombreux experts sont sûrs, c'est que le baril du brut n'atteindrait pas 100 dollars, un seuil dont rêvent la plupart des pays pétroliers, petits et gros producteurs, pour équilibrer leurs finances. Les prix du pétrole focalisent de nouveau l'attention des marchés, avec cette hypothèse sortie droit du laboratoire américain Energy Aspects Ltd. L'organisme prédit la fin du pétrole bon marché. Ses arguments tiennent en deux mots : une demande pétrolière en hausse en 2017 et les économies chinoise et indienne en expansion. En fait, la demande est en plein essor, a-t-il constaté. Et de relever que la demande de carburants, qui a poussé les prix du pétrole vers le bas ces deux dernières années, s'est redressée à des niveaux jamais atteints depuis cinq ans. Ces indications vont s'ajouter aux coupes opérées par les pays Opep et non-Opep dans leurs productions. En janvier dernier, l'organisation pétrolière a pompé 890 000 barils par jour de moins à 32,14 millions de barils par jour en moyenne. La production des pays non-Opep devrait, elle, augmenter de 0,24 million de barils par jour à 57,44 millions de barils par jour cette année, après une contraction de 0,66 million de barils par jour à 57,20 millions de barils par jour en 2016, toutefois moins importante que prévu précédemment par le cartel pétrolier. Et elles vont aider, selon Energy Aspects Ltd, à maintenir les prix au-dessus des 50 dollars le baril cette année. L'organisme américain n'indique, cependant, pas jusqu'où les prix pourraient remonter. Ce dont de nombreux experts sont sûrs, c'est que le baril du brut n'atteindrait pas 100 dollars, un seuil dont rêvent la plupart des pays pétroliers, petits et gros producteurs, pour équilibrer leurs finances. Mais le pire qui puisse arriver est que les cours évoluent en dessous des 50 dollars le baril, moins de ce que les producteurs ont besoin pour couvrir leurs dépenses intérieures, ce qui laisse des pays riches comme l'Arabie saoudite dans une zone serrée. Et la question du schiste ? Le cabinet américain en parle, mettant en garde contre une éventuelle montée en puissance de l'offre de pétrole de schiste américain qui pourrait résulter de la hausse des prix. Cette production a été à l'origine des excédents des stocks sur les marchés en 2014. Conjuguée à d'autres facteurs, elle a fait chuter les prix de l'or noir. Les producteurs de schiste, qui ont besoin d'un prix élevé de brut pour développer leurs projets coûteux, pourraient inonder le marché par leur production si l'Opep réussit à faire remonter les cours, a indiqué, de son côté, l'agence Bloomberg, citant les prévisions faites, hier, par Fatih Birol, le directeur exécutif de l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Aussi, l'organisation pétrolière ressent des tiraillements entre la volonté de parvenir à une solution qui puisse redresser durablement le marché, d'une part, et celle qui ne permette pas aux producteurs de schiste de reprendre du service, d'autre part. Youcef Salami