L'Instance de concertation et de suivi de l'opposition (Icso) connaît sa première grande déchirure. Une partie de ses membres, partis et personnalités, qui prônent le boycott des élections législatives du 4 mai prochain, a décidé de s'en démarquer. La décision a été annoncée, hier, en conférence de presse. "L'Icso, c'est fini !" ont, en effet, déclaré, hier, conjointement, 12 des 36 membres que regroupe ce rassemblement transpartisan, né de la conférence de l'opposition à Mazafran le 10 juin 2014. Les partis et personnalités, qui se sont ainsi retirés de l'Icso, disent agir pour dénoncer la décision de leurs désormais ex-partenaires dans l'Instance de participer aux élections législatives. Une participation qu'ils jugent en contradiction avec la plateforme de Mazafran, génitrice de l'Icso. Les dissidents de l'Icso, signataires d'un communiqué commun, activent sous la houlette du président de Jil Jadid, Soufiane Djilali. Le groupe compte notamment Karim Tabbou (UDS), Ali Benouari (Nida El-Watan), Farid Mokhtari (Force Algérie), Salah Dabouz (Laddh), Mohamed Arezki Ferad, Amar Khababa, Salim Salhi, Saad Bouakba, Messaoud Adimi, Mohand Gasmi et Samir Benarbi. Tous ayant opté pour le boycott des prochaines législatives. Invité à rejoindre leur initiative, le parti d'Ali Benflis, Talaie El-Houriat, qui boycotte également le scrutin législatif, a décliné l'invitation. Interrogé sur ce refus précis, Soufiane Djilali a répondu que l'ancien chef de gouvernement aurait opté pour "l'apaisement". Chose, souligne-t-il, que "nous, nous refusons". M. Djilali assimile, par ailleurs, la participation de l'opposition aux législatives à une "abdication totale" aux caprices du pouvoir en place. Dans leur communiqué, ils expliquent leur choix de se retirer de l'Icso par, notamment, la participation de leurs désormais ex-alliés aux législatives "organisées par le pouvoir" qui, dénoncent-ils, sont "en totale contradiction avec le sens et l'esprit de la plateforme de Mazafran". L'essence même de cette plateforme ayant abouti à la création de l'Icso, rappellent-ils, était d'aller vers une transition démocratique et l'organisation d'élections libres aux fins d'édifier une démocratie et un Etat de droit. Des revendications, regrettent-ils, auxquelles le pouvoir en place a tourné le dos. Ce dernier, dénoncent-ils encore, préférant "la fuite en avant et le fait accompli pour se maintenir en place". Après cette décision de claquer la porte de l'Icso et le refus de cautionner les élections "du pouvoir", le "groupe des 12" mènerait-il une campagne antilégislative ? "Notre combat va au-delà de ces élections. Il s'agit de militer pour la réalisation du noble objectif de fonder une démocratie et un Etat de droit", a répondu, optimiste, Karim Tabbou, pour qui l'expérience de l'Icso relève désormais du passé. Farid Abdeladim