L'immigration clandestine, qui constitue un des défis majeurs du gouvernement allemand, confronté à une grogne de l'opposition sur l'accueil des réfugiés, sera une des questions-clés de cette visite. La chancelière allemande Angela Merkel sera aujourd'hui à Alger, où elle devra aborder, lors de ses entretiens avec le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, l'épineux dossier de lutte contre le terrorisme et l'immigration clandestine, ainsi que la "coopération, le partenariat et les échanges entre l'Algérie et l'Allemagne", a indiqué le communiqué rendu public, hier, par les services de la présidence de la République. Les deux parties accorderont, en effet, une importance particulière aux questions de l'heure que sont la lutte antiterroriste et l'immigration clandestine. Selon la même source, les relations "entre l'Algérie et l'Union européenne, ainsi que la situation au Maghreb, au Sahel et au Moyen-Orient" seront passées en revue. Au vu de la situation prévalant dans la région, qui est un point de passage de l'immigration clandestine, parfois de départ, Angela Merkel, qui avait insisté lors de la visite en Allemagne en janvier 2016 auprès du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, sur le renvoi en Algérie des ressortissants "déboutés du droit d'asile en Allemagne", cherchera certainement à arracher d'autres engagements des autorités algériennes sur ce point. Et comme les deux responsables avaient convenu "d'une meilleure coopération sur le sujet entre les deux pays, notamment sur le plan policier", il ne fait aucun doute que ce sujet sera approfondi à cette occasion. Il n'est pas exclu qu'Angela Merkel, qui a reçu la semaine écoulée une fin de non-recevoir de Tunis, concernant son plan de mise en place de camps d'accueil de migrants en territoire tunisien, présente une demande similaire à l'Algérie. Mais aucune information n'a, toutefois, filtré à ce sujet. Pour rappel, la chancelière allemande, qui avait signifié à son homologue Youssef Chahed, lors de son séjour à Berlin, que la Tunisie devait arrêter de freiner les expulsions des sans-papiers, en particulier s'agissant de personnes liées à la mouvance salafiste, s'est vu répondre : "Les autorités tunisiennes n'ont fait aucune erreur." Aussi, l'Allemagne est en déphasage avec le Mali, bien qu'un accord ait été conclu entre Berlin et Bamako en avril dernier pour gérer le renvoi de 2 500 Maliens en situation irrégulière. Comme ce même type de difficultés se pose également avec l'Algérie et le Maroc, Angela Merkel ne ratera certainement pas l'opportunité qui se présente à elle pour essayer de forcer la main à la partie algérienne. Ainsi, l'immigration clandestine, qui constitue un des défis majeurs du gouvernement allemand, confronté à une grogne de l'opposition sur l'accueil des réfugiés, sera une des questions-clés de cette visite à Alger. Il y a lieu de noter que la présence à Alger d'Angela Merkel sera mise à profit pour la tenue de la sixième session de la commission mixte de coopération algéro-allemande et du forum d'affaires entre les entreprises des deux pays, dont on attend un nouvel élan à la coopération, au partenariat et aux échanges entre l'Algérie et l'Allemagne. Merzak Tigrine