Les élus ont été entendus comme témoins à charge sur une affaire de matériaux de construction dont la facture s'élève à quelque 740 millions de centimes sans bons de sortie de la marchandise par le magasinier communal. Le P/APC de la commune de Taourirt Ighil, A. Amar, vient d'être mis en examen dans le cadre d'une information judiciaire ouverte par le tribunal de Kherrata, apprend-on auprès des élus de l'opposition siégeant à l'assemblée communale. Selon nos sources, sept élus ont été convoqués, lundi, par le juge en charge de l'instruction de l'affaire près le tribunal de Kherrata pour les entendre. Mais l'un des sept convoqués par le juge n'a pu se rendre au tribunal, ont tenu à préciser ses camarades, du fait qu'il se trouve à Alger où il travaille. Les élus, convoqués par le juge d'instruction, ont été entendus, vraisemblablement comme témoins à charge, sur une affaire de matériaux de construction (des sacs de ciment) dont la facture s'élève à quelque 740 millions de centimes sans bons de sortie de la marchandise par le magasinier communal et la réalisation, jugée "fictive", de pistes et de l'élargissement des chemins communaux pour une valeur de 543 millions de centimes. Ce qui explique, a priori, la convocation par le juge pour mardi, selon le groupe d'élus, du magasinier et du chef de service du bureau des marchés. On apprend également auprès de ces élus que le P/APC, un entrepreneur et le fournisseur de la commune ont été convoqués par le juge en vue de les auditionner. Tout a commencé en mars 2016, lorsque le P/APC avait perdu la majorité à l'assemblée communale. Huit élus sur treize que compte cette assemblée communale avaient retiré leur confiance au P/APC. Depuis, l'APC est en situation de blocage. Puis, les huit élus, qui sont passés dans l'opposition, ont adressé un rapport accablant sur la gestion, qualifiée de "douteuse", du P/APC au wali de l'époque. Le 25 mars 2016, l'ex-wali, Ould Salah Zitouni, leur avait accordé une audience, et une commission d'enquête de la wilaya avait été diligentée par le chef de l'exécutif de la wilaya. Parallèlement, une autre enquête est, selon toujours ces élus, enclenchée par la Gendarmerie nationale. Des rapports d'enquête transmis, croit-on savoir, au parquet de Béjaïa. Ce dernier a chargé alors le tribunal de Kherrata de l'instruction de l'affaire. L. OUBIRA