En moins d'une semaine, le pays est secoué par une seconde action terroriste qui ravive davantage la peur de l'instabilité. Deux personnes ont été tuées et trois autres blessées, selon une chaîne de télévision libanaise, lors d'une violente explosion qui a dévasté un centre commercial, dans la nuit de mardi à mercredi, au nord de Beyrouth, cinq jours après un attentat également nocturne à la voiture piégée dans la banlieue nord de la capitale. “Les deux tués sont un Indien et un Pakistanais et les trois blessés sont deux Sri Lankais et un Libanais”, a indiqué la télévision privée libanaise LBC, citant une source sécuritaire, qui a révisé à la baisse un premier bilan faisant état de “trois morts”. L'explosion s'est produite dans un grand centre commercial dans la localité de Kaslik, près du port de Jounieh (à une vingtaine de kilomètres au nord de Beyrouth), où se trouvent plusieurs boutiques, une boîte de nuit et un centre d'amusement, fermé mardi. Le centre commercial a été ravagé par la force de l'explosion, qui a provoqué d'importants dégâts dans un rayon de plusieurs centaines de mètres. Selon cette chaîne de télévision, “la charge” qui a provoqué l'explosion était placée dans une cage d'escalier du centre commercial. Aussitôt après l'explosion, les forces de l'ordre, les pompiers et des véhicules de la Défense civile et de la Croix-Rouge sont arrivés sur les lieux. Un attentat à la voiture piégée avait fait une dizaine de blessés dans la nuit de vendredi à samedi passée dans la banlieue nord de Beyrouth. “Ce nouvel attentat vise à porter atteinte au soulèvement pour l'indépendance et la souveraineté du Liban”, le mouvement pacifique lancé par l'opposition anti-syrienne au lendemain de l'assassinat, le 14 février, de Rafik Hariri, a déclaré l'ancien ministre et député de l'opposition anti-syriennne Farès Boueïz, à la LBCI. “Il s'agit d'un message politique qui nous est adressé. Il est clair que celui qui a commis cet attentat veut déstabiliser le Liban. C'est la sécurité des gens qui est visée (...) mais, il ne faut pas tomber dans le piège” des fauteurs de trouble, a-t-il ajouté. “On se croirait à Falloujah, pas au Liban”, a déclaré, pour sa part, le député Mansour Al-Boun, également accouru sur les lieux de l'explosion. Un troisième parlementaire, Naâmatallah Abi Nasr, a lancé : “J'accuse les adversaires du Liban et je dis : ça suffit comme ça”. Le député Farid Al-Khazen a réclamé “la démission” des responsables des services de sécurité au Liban. L'attentat contre Rafik Hariri a provoqué une onde de choc au Liban, conduisant au début du retrait de l'armée syrienne du Liban, sur fond de pressions internationales contre Damas et de manifestations pacifiques pro et anti-syriennes. Le Liban traverse une crise politique aiguë due au refus de l'opposition, qui jouit d'une grande popularité, de participer à un cabinet d'union nationale dirigé par le Premier ministre pro-syrien, désigné Omar Karamé. K. A./Agences