Et c'est reparti pour une troisième édition de Stock Market Simulation, une simulation boursière organisée ce vendredi 03 Mars 2017 par le CAP. Une bonne occasion d'initier les jeunes algériens à la bourse et la finance. Mais qu'est-ce que la bourse ? Dans toute société industrielle "qui se respecte", les agents économiques, comme les entreprises, ont besoin de fonds afin de financer leurs investissements. Ils recherchent donc de l'argent (des capitaux). En parallèle, d'autres intervenants souhaitent faire fructifier rapidement leurs épargnes et proposent des capitaux à placer. De ce fait, les marchés des capitaux sont justement présents afin de les aider à réaliser ces échanges. Techniquement, le monde de la "Bourse" est un lieu informatisé où sont échangés les titres de sociétés cotées en temps réel et qui offrent les plus fortes rentabilités sur le long terme. Globalement, les entreprises investissent grâce aux fonds levés en bourse et donc créent de la richesse. Cette richesse revient tout naturellement aux propriétaires de l'entreprise et les actionnaires. La bourse est donc un très bon moyen de dynamiser et booster l'économie d'un pays. C'est à ce moment là qu'une question vient tarauder l'esprit des plus curieux : pourquoi est-elle quasi-inexistante en Algérie ? En effet, le pays qui se positionne au sixième rang mondial en termes de réserves de gaz, possède une bourse qui n'intéresse ni les investisseurs, ni les entreprises, qu'elles soient publiques ou privées. C'est l'une des plus petites bourse du monde car elle ne compte que 5 sociétés cotées après plus de vingt ans d'existence qui sont : SAIDAL, EGH el Aurassi, Alliance assurance, NCA-Rouiba et Biopharm très loin de la bourse de Casablanca, Tunis ou d'Egypte. Pour expliquer ce phénomène il faudrait effectuer un petit bond dans l'histoire. Tout d'abord la période post-indépendance qui a donné lieu a une emprise totale des banques étatiques sur la bourse d'Alger et malgré l'ouverture économique et l'introduction des entreprises privées notre économie reste majoritairement basée sur les entreprises publiques en dépit de la vague de privatisation instaurée par le FMI, ajouté à cela la culture d'investissement qui est inexistante dans notre pays mais qui peut facilement être traduit par le manque de retour sur investissement après achat d'actions. A terme, l'Algérie qui est le pays le plus vaste d'Afrique et l'un des plus riches, a vocation à devenir une puissance boursière africaine. Il est donc impératif de prendre conscience qu'avec des ressources naturelles importantes mais pas inépuisables, une bourse plus active permettrait certainement de soutenir la croissance économique, d'autant plus que l'Algérie cherche à débloquer de nouvelles sources de capitaux surtout en ces temps où le mot « taqashouf » est sur toutes les langues. Pour cela il est nécessaire de commencer par les bases et les expliquer, car on entend souvent les mots traders, actions, CAC 40...Mais c'est quoi exactement ? Ce n'est pas si compliqué que cela paraîtrait. Les marchés sont des lieux où sont confrontées l'offre et la demande pendant que le rôle des traders est d'acheter et de vendre des actifs afin de dégager des marges financières durant l'opération en se basant sur l'information qui joue un rôle capital. Valeurs immobilières, Kézako ? Une action est un titre de propriété. En achetant une action, on devient propriétaire d'une partie de l'entreprise et l'on détient un droit sur la conduite des affaires de l'entreprise car on possède un droit de vote tandis qu'une obligation est un titre de créance, c'est-à-dire une dette que l'on détient sur une entreprise. L'entreprise verse un coupon qui est un intérêt généralement perçu chaque année par le détenteur de l'obligation et enfin une option est un droit que l'on acquiert, il permet d'acheter ou de vendre une action à un prix et pendant une période déterminée. Pour ne pas se perdre, il y a ce qu'on appelle des indices. Le CAC 40 par exemple, est la référence phare de la bourse de Paris, c'est un panier d'actions représentatives de l'économie française. Maintenant qu'on sait globalement à quoi ressemble le monde de la Bourse, il est évident qu'en Algérie tout cela reste un grand chantier. Mais un chantier qui pourrait devenir un magnifique "building", car le développement de la bourse algérienne érigera le marché boursier à un rôle plus important dans le financement de l'économie nationale et de là, on passera de la mobilisation stérile de l'épargne vers la sphère réelle de l'investissement productif. Ghiles OUKACI (CAP(ENP)/Rédaction Numérique de "Liberté") Car parfois les mots ont plus d'impact que de longues phrases, Ghiles est étudiant à l'Ecole Nationale Polytechnique et se décrit comme une bouffée de joie de vivre, d'optimisme, d'ambition et de créativité.