Les Pouvoirs publics ont-ils finalement décidé d'accorder au marché boursier la place qu'il mérite dans l'économie nationale, comme cela se fait partout ailleurs, y compris chez nos voisins ? Les Pouvoirs publics ont-ils finalement décidé d'accorder au marché boursier la place qu'il mérite dans l'économie nationale, comme cela se fait partout ailleurs, y compris chez nos voisins ? Certes, pour le moment, mis à part la création de l'instrument lui-même à travers la mise en place de la Bourse d'Alger, il faut en convenir qu'en terme d'activités, le bâtiment qui abrite l'organisme à la place Maurétania, demeure quasiment fantomatique depuis plus d'une quinzaine d'années. Seules deux entreprises publiques, Saidal et l'hôtel Aurassi en l'occurrence, disposent d'actions côtées à la Bourse d'Alger, on ne sait par quel miracle. De là, donc à parler de marché boursier proprement dit, il y a un pas que personne n'osera franchir. Selon des indiscrétions, le gouvernement entend encourager davantage les entreprises à s'introduire à la Bourse à travers un certain nombre de mesures incitatives, notamment sur le plan fiscal. Ainsi, après avoir accordé une exonération d'impôts sur la plus-value des opérations boursières pendant cinq ans, le ministère des Finances envisage d'aller plus loin, en proposant l'exonération de l'Impôt sur le bénéfice des sociétés (IBS) pendant 10 ans pour les entreprises cotées en Bourse. Cette mesure si elle venait à être concrétisée, constituerait un véritable appât pouvant attirer les entreprises vers le marché boursier algérien, qui trouverait dans cette option, l'occasion pour un véritable essor. Si certains spécialistes recommandent, comme solution, pour l'émergence d'un vrai instrument boursier, d'obliger les entreprises à mettre une partie de leurs actions sur le marché, l'exécutif semble privilégier la méthode douce en optant pour des mesures incitatives. Rien en tout cas ne dit que, dans une seconde phase, il n'usera pas du bâton pour amener les sociétés à intégrer le marché boursier. Mais, il reste à savoir si réellement les pouvoirs publics sont intéressés par un véritable engagement en faveur d'un marché boursier. Car il est difficile d'envisager un instrument boursier, gage d'une transparence pour les entreprises, dans un climat économique pas encore stabilisé complètement dans ses options. Il est un secret de polichinelle qu'en dehors des quelques opérations de type obligataire, lancées sur le marché financier, la Commission des opérations boursières (Cosob) continue de fonctionner au ralenti. Et pendant ce temps, l'indice des Bourses mondiales, le MSCI World, a enregistré en 2009 sa plus forte hausse depuis 2003, avec une estimation de la croissance globale du gain à hauteur de 28%. Ce nouvel essor a permis aux marchés d'effacer toutes leurs pertes enregistrées depuis septembre 2008, date de la faillite de la Banque Lehman Brothers. Il n'est pas question ici d'envisager une quelconque comparaison entre la Bourse algérienne et ce qui se fait ailleurs, parce qu'il n'y a tout simplement pas photo. Mais, c'est juste pour donner une indication sur le rôle et la place que joue une Bourse dans le fonctionnement des économies du monde. Au-delà de ce constat, il faut dire que la mise en place d'un marché boursier ne pourrait être dissociée de la politique économique que compte mener un gouvernement. Et c'est là, un élément déterminant même. Et les mesures apportées par la Loi de Finances complémentaire 2009 n'est, en tout cas, pas de nature à encourager l'émancipation du marché boursier.