Le département d'Etat américain a relevé que "l'Algérie a fait des progrès significatifs pour aligner son dispositif de lutte contre le blanchiment d'argent aux standards internationaux". Le blanchiment d'argent en Algérie n'a pas pris une grande envergure et n'inquiète guère les institutions internationales. La lutte contre ce phénomène dans notre pays a même valu le satisfecit du département d'Etat américain qui salue les efforts de l'Algérie en la matière. "L'Algérie lutte rigoureusement contre le blanchiment d'argent, qui demeure minime grâce à un contrôle bancaire renforcé". C'est ce qui ressort de la 32e édition du rapport annuel (2017) sur "le trafic de drogue et les crimes financiers dans le monde" et transmis mercredi dernier au Congress par le département d'Etat américain à Washington. Selon ce document, l'Algérie recèle une réglementation rigoureuse en matière de contrôle des changes, ajoutée "au contrôle renforcé exercé par le secteur bancaire, constitué essentiellement de banques publiques". Révélant que la Banque d'Algérie "contrôle mieux les opérations financières internationales effectuées par les institutions bancaires", grâce souligne le rapport, "à la convertibilité restreinte du dinar". Et si des cas minimes de blanchiment d'argent sont identifiés, il n'en demeure pas moins qu'ils ont été constatés hors secteur financier officiel, notamment à travers l'évasion fiscale, dans les transactions immobilières et la fraude commerciale, échappant de ce fait au contrôle bancaire, c'est-à-dire dans le circuit informel. À ce propos, le département d'Etat a relevé que le payement et l'usage du cash en Algérie "pourrait augmenter les risques, liés à la criminalité financière (...) L'Algérie a fait des progrès significatifs pour aligner son dispositif de lutte contre le blanchiment d'argent aux standards internationaux". En ce sens, le rapport a évoqué l'arsenal législatif et les récentes réglementations régissant la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme en Algérie. "Ce dispositif impose la collecte des données, la vérification préalable de tous les transferts effectués par les banques et aussi des exigences strictes en matière de coopération avec les autorités chargées d'appliquer la loi." Citant les efforts consentis par la Cellule de traitement du renseignement financier (CTRF) qui collecte et diffuse par ailleurs aux banques des informations pertinentes sur le blanchiment d'argent, le département d'Etat s'est référé au rapport 2016 de cette institution qui faisait état de 125 affaires transmises à la justice et liées "aux soupçons d'infractions à la législation des change et aux mouvements des capitaux (...) Cette activité accrue de la CTRF révèle que l'Algérie s'efforce d'améliorer son dispositif de lutte contre le blanchiment d'argent", a développé encore le même document. Le département d'Etat américain a également indiqué que "l'Algérie est principalement un pays de transit pour le trafic de drogue provenant du Maroc en direction de l'Europe et du Moyen-Orient. Le Maroc est le principal pourvoyeur de drogues en Algérie." Là aussi, ledit rapport a loué les dispositions législatives et sécuritaires déployés par l'Algérie pour juguler ce flux de trafic aux frontières, affirmant que "le renforcement du contrôle au niveau des frontières terrestres a poussé les trafiquants de drogue à emprunter les routes maritimes entre l'Algérie et le Maroc, ce qui s'est traduit par des saisies importantes opérées par la garde côtière algérienne et la Gendarmerie nationale". Bien plus, l'Algérie s'est dotée des dernières technologies pour renforcer, note la même source, "les capacités des services des douanes à détecter les nouvelles substances psychoactives au niveau des ports et aéroports et actualiser sa réglementation en matière de saisie de stupéfiants et de contrôle de la production des opioïdes et les psychotropes". Le département d'Etat ira jusqu'à saluer les efforts du gouvernement algérien, qui selon son rapport, "a déployé de gros moyens pour lutter contre la consommation de drogue à travers l'investissement dans les programmes de sensibilisation et de prévention et la création de centres de désintoxication", non sans souligner l'engagement de l'Algérie qui travaille en étroite collaboration avec l'office des Nations unies contre la drogue et le crime et le réseau Med-Net de coopération sur les drogues en région méditerranéenne. FARID BELGACEM