Deuxième réunion de l'Initiative africaine pour les énergies renouvelables : L'Algérie absente à Conakry ? L'APS a répercuté, le 6 mars, le communiqué annonçant les travaux du 2e conseil d'administration de l'Initiative africaine pour les énergies renouvelables (AREI) qui se tient à Conakry, la capitale guinéenne. Ce sommet africain a été coprésidé par le chef de l'Etat guinéen Alpha Condé, président en exercice de l'Union africaine, et la ministre française de l'Environnement, Ségolène Royale (COP21). Rappelant que l'AREI a été lancée par 54 chefs d'Etat africains présents lors de la COP21 à Paris en décembre 2015. Elle vise à accroître la capacité installée du continent africain de 10 GW d'ici 2020 et de 300 GW d'ici 2030. Dix donateurs (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède et Commission européenne) se sont engagés à mobiliser 10 milliards de dollars entre 2016 et 2020 pour atteindre cet objectif. En septembre 2016, les chefs d'Etat africains réunis en marge de l'Assemblée générale des Nations unies à New York ont peaufiné un rapport de la présidence de la COP21 (France) qui présentait 240 projets d'énergie renouvelable à engager dans l'immédiat dont une capacité de plus de 45 GW en énergies renouvelables (20 GW en projets d'hydroélectricité). Le rendez-vous du 4 mars à Conakry a été essentiellement consacré à la levée des fonds nécessaires aux projets. Pour ce faire, la réunion a fait le point sur les soutiens financiers rassemblés depuis son lancement en 2015. "Nous allons demander à chaque partenaire de dire exactement le montant qu'il mettra et d'ici un à deux mois, on signera la procédure pour que ce soit définitif avant le conseil d'administration de juin", a dit Alpha Condé. Lors de ce conseil d'administration, l'AREI a par ailleurs sélectionné 19 projets qu'elle souhaite voir financés par ses partenaires. Il s'agirait selon Jeune Afrique des centrales solaires au Niger (Agadez, 13 MW, et Gourou Banda, 30 MW) et au Bénin (Onigbolo, 25 MW), un programme d'électrification rurale alimenté par micro-hydroélectricité en Guinée (10 MW) ou encore des lignes de transmission (Mali) et d'interconnexion (Ghana-Côte d'Ivoire). Au total, ces 19 projets représenteraient des investissements de près de 4,8 milliards d'euros, ajoute la même source. À l'occasion de la COP22 qui s'est tenue à Marrakech, au Maroc, la Société financière internationale estimait à 783 milliards de dollars d'ici 2030 les opportunités d'investissement dans les énergies propres en Afrique subsaharienne. Le défi est colossal pour porter la production d'énergie verte à 300 GW alors que l'Afrique ne dispose que de 150 GW de capacité totale de production d'électricité majoritairement issue des centrales alimentées par des combustibles fossiles, le charbon et le gaz notamment. Parmi ces projets, figurent notamment la réhabilitation du réseau électrique dans la division sud de la Zambie, le financement de 10 MW d'énergies renouvelables en Afrique australe, un projet de géothermie de 12 MW en Ethiopie, ou encore des interconnexions entre le Ghana et la Côte d'Ivoire. La dépêche de l'APS qui informait de ce sommet africain ne mentionne pas la participation de l'Algérie ni le niveau de représentation dans le cas où notre pays aurait pris part. R. S.