Après cinq jours de la grève de la faim des étudiants en médecine dentaire et de l'Institut de maintenance et de sécurité industrielle (ex-IAP) à Oran, les pressions à leur encontre se sont multipliées, ces dernières 48 heures, dénoncent ces derniers. À l'Institut national d'enseignement supérieur des sciences médicales (Inessm) où campent sommairement les 18 grévistes de la faim dont la moitié de jeunes étudiantes en médecine dentaire, la Protection civile ou le Samu sont régulièrement sollicités pour contrôler l'état de santé des grévistes, victimes fréquemment de baisses de tension et d'évanouissements. Dans ce contexte, les étudiants ont été perturbés par les propos d'un responsable de (l'Inessm) qui aurait laissé entendre que les étudiants qui "reprendraient les cours ne seront pas touchés par l'année blanche", nous déclare l'un des délégués des étudiants, qui dénonce les fausses informations relayées sur cette possible année blanche et sur un arrêt de la grève. "Nous sommes toujours en grève, tout est faux et nos camardes poursuivent la grève de la faim", dit-il. Entre le pourrissement et les tentatives de diviser les étudiants, ces derniers ont justement répondu en annonçant plusieurs actions de protestations. Un appel à l'ensemble des étudiants d'autres facultés pour un rassemblement demain devant (l'Inessm) a été lancé, ainsi qu'une marche qui devra être organisée dans la semaine et la tenue d'une conférence de presse. Autour des grévistes de la faim, la solidarité de leurs camarades se fait remarquer à travers leur présence physique ou en apport de couvertures et d'eau. Quelques parents sont venus aussi exprimer leurs émotions et leur indignation, jugeant sévèrement l'administration et les pouvoirs publics. Ce jeudi, des enseignants se sont rendus au chevet de leurs étudiants en grève de la faim et n'ont pas pu cacher leurs larmes devant leur état. Pour ce qui est de l'année blanche, le SG du ministère de l'Enseignement supérieur, Mohamed Salah Seddiki, qui était en poste au Chuo et recteur à Mostaganem, a rappelé la réglementation en disant que "l'année blanche est une décision pédagogique et non administrative" et ne sera annoncée par la commission pédagogique qu'après évaluation de la situation. Par ailleurs, pour les étudiants en grève à l'Institut de maintenance et de sécurité industrielle (ex-IAP), le sit-in permanent devant la wilaya a été levé jeudi soir. Deux grévistes de la faim, sur les 10, ont cessé de jeûner après avoir été évacués à l'hôpital. Et nous apprenons encore de la part de leurs délégués qu'aujourd'hui, 8 étudiants, dont 4 en grève de la faim, vont passer en conseil de discipline probablement pour le blocage des locaux de l'IAP. Déjà fin 2016, une première grève avait été arrêtée par la justice avec la condamnation de quatre étudiants. D. LOUKIL