Dans sa 8e édition, le colloque national sur "les mécanismes du paiement électronique dans le système bancaire et financier algérien" a ouvert ses portes, hier lundi, à l'auditorium de l'université Akli-Mohand-Oulhadj de Bouira. Cette rencontre a vu l'intervention de l'ex-ministre de la PME/PMI et président du Club économique algérien (CEA), Abdelkader Semmari, qui a abordé le gouvernement électronique, en s'interrogeant : "Que doit-on faire pour avoir un gouvernement électronique et quel est son rôle dans le développement local, dans le gain du temps, de l'argent et de la sécurité ?" Son avis est sans indulgence : "Nous ne pouvons aller vers le paiement électronique sans avoir les conditions y inhérentes. C'est une question d'infrastructures, et c'est depuis 2008 que l'on discourt à ce propos, alors qu'on oublie que ce processus est un tout. Même le potentiel humain indispensable pour l'accompagnement du changement d'un gouvernement classique vers un gouvernement électronique n'est pas à notre portée." Il y a également le clivage de la résistance à la transition du système classique, pour ne pas dire archaïque, vers un système moderne, d'après le raisonnement de cet ex-ministre. L'autre conférencier à prendre la parole est El-Hadi Khaldi, ancien ministre de la Formation professionnelle et professeur d'économie à l'université d'Alger. Ce dernier, sans prendre de gants, reprochera à l'Etat de ne pas jouer son rôle de régulateur et de répétiteur comme il se doit de l'être, d'une part, et qu'il lui est impossible d'aller vers une économie de marché avec des mentalités rigides, d'autre part. "Il faut que l'Etat revoie le système des prix et des salaires pour sortir de ce cercle vicieux dangereux", a-t-il préconisé. Le docteur Mohamed Larbi Tari, enseignant à l'Ecole supérieure du commerce (ESC), interviendra, quant à lui, sur le thème de "La réhabilitation du chèque en Algérie". À ce niveau aussi, il y a problème, selon le conférencier : "Le problème qui se pose est que le chèque est très mal interprété au niveau de la société sur le plan juridico-légal. Le chèque est un instrument de paiement à vue, et le tireur, c'est-à-dire son propriétaire, par le biais du chèque, donne ordre pour exécuter le paiement. Ce dernier doit être rapide et immédiat, tandis que dans notre société, le chèque est utilisé uniquement comme un instrument de retrait, alors qu'il est conçu pour être un instrument de paiement." À cet effet, M. Tari a affiché son pessimisme sur l'apport des cartes Visa, Master Card et autres variétés de la sorte, en faisant savoir que ces produits ne pourront jamais être développés sans l'épanouissement du chèque. "Parce que les ABC de la banque reposent sur le chèque. En somme, il y a une incompréhension réelle." Une autre intervention, et non des moindres, puisqu'elle a concerné "Le développement de la monétique en Algérie : étude comparative avec la Tunisie et le Maroc" de l'universitaire Sabiha Bechir qui a retracé la longueur d'avance prise par ces pays dans le domaine du paiement électronique et bancaire sur l'Algérie. Farid Haddouche