Les ministres de l'Intérieur du Groupe de contact sur la Méditerranée centrale se sont rencontrés encore à Rome toute la journée du lundi pour discuter de la stratégie et moyens à mettre en place pour lutter contre la crise migratoire et des réfugiés en provenance des côtes libyennes. Alors que l'accord conclu entre l'Union européenne et la Turquie risque de voler en éclat, en raison de la crise diplomatique entre Ankara et les Pays-Bas, le Vieux Continent tente de convaincre les pays de la rive sud de la Méditerranée de contenir les migrants et les réfugiés chez eux, moyennant une aide financière, des formations et du matériel pour les gardes-côtes. La rencontre de Rome, à laquelle étaient invitée la Tunisie et la Libye, a abondé dans ce sens, selon les médias italiens et les agences de presse. "L'attention doit maintenant se porter sur des efforts communs pour mieux gérer la situation en Méditerranée centrale. Cela requiert des actions efficaces", proclame sans entrer dans les détails la déclaration d'intention signée par les ministres de l'Intérieur italien, français, allemand, autrichien, slovène, suisse et maltais côté européen, libyen et tunisien côté africain. "L'objectif est de régir les flux migratoires" et non plus les subir, a expliqué à la presse le ministre italien de l'Intérieur, Marco Minniti, à l'issue de cette réunion à laquelle le chef du gouvernement libyen, Fayez al-Sarraj, a brièvement participé. Depuis dimanche, plus de 5 000 personnes ont été secourues en Méditerranée. "Environ 23 000 migrants ont déjà débarqué en Italie en 2017, soit 40% de plus que durant la même période en 2016", a rapporté l'agence de presse italienne Ansa, soulignant qu'"entre dimanche et lundi en particulier, les gardes-côtes ont secouru plus de 5 mille personnes", a ajouté la même source, précisant que, dimanche, la marine italienne a mené 22 opérations de sauvetage, coordonnées par le Commandement général des opérations de la Garde côtière, dans le canal de Sicile, et a sauvé 3 300 personnes". "Les migrants sont originaires de Guinée (2 378), du Nigeria (2 088), de Côte-d'Ivoire (1 823) et du Bangladesh (1 554). Les mineurs non accompagnés ont déjà dépassé les 2 200 personnes", a ajouté Ansa. Autrement dit, les pays européens peuvent continuer à débloquer de l'argent, à fournir du matériel et à mener des opérations de sauvetage en Méditerranée, la solution efficace pour lutter contre cette crise demeure la stabilisation de la Libye, l'arrêt du soutien politique aux régimes des pays fournisseurs de migrants et de réfugiés, ainsi que la mise en place d'un véritable plan de développement socioéconomique en faveur des pays défavorisés, ont affirmé de nombreux experts et ONG humanitaires. Lyès Menacer