L'ONU est de nouveau interpellée sur sa responsabilité envers le "territoire non autonome" du Sahara occidental et le peuple sahraoui. Après plusieurs appels lancés par le Front Polisario à l'ONU et à son Conseil de sécurité, pour faire appliquer leurs résolutions et donc le droit international, dans l'ancienne colonie espagnole, le président sahraoui, Brahim Ghali, s'est déplacé récemment à New York (Etats-Unis) et s'est entretenu avec la présidence britannique du Conseil de sécurité (pour la première fois) et le nouveau secrétaire général Antonio Guterres, respectivement avant-hier et le 17 mars dernier. Selon la partie sahraouie, les discussions avec la présidence du Conseil de sécurité ont porté notamment sur le processus de paix, à l'arrêt depuis 2012, et les nombreux blocages dressés sur le terrain par l'occupant marocain. M. Ghali a souligné "la nécessité urgente" pour le Conseil de sécurité d'assumer ses responsabilités et de contraindre le Maroc à respecter ses engagements envers la communauté internationale, en mettant un terme aux obstacles imposés aux efforts de l'ONU et à ses provocations, y compris dans la zone tampon d'El-Guergarat. Il a en outre saisi l'occasion pour renouveler l'engagement du mouvement de libération national sahraoui (Front Polisario) à coopérer avec les Nations unies pour remettre le processus de règlement sur les rails de la légalité. Le même jour, le président de la Rasd s'est également entretenu avec le président du Comité spécial de la décolonisation de l'ONU, Rafael Dario Ramirez Carreno. Au centre des discussions, les derniers développements de la question du Sahara occidental et de la lutte du peuple sahraoui pour le recouvrement de son droit à l'autodétermination et à l'indépendance, dans le cadre de la décolonisation, dont est chargé ce "Comité des 24". Le tête-à-tête des deux hommes intervient à deux mois de la réunion du Comité spécial de la décolonisation sur la situation au Sahara occidental, qui devrait se tenir du 12 au 23 juin prochain. Quant aux entretiens entre le président de la Rasd et le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, ils ont porté sur les derniers développements, mais également sur les efforts déployés par l'organisation onusienne en vue de trouver une solution juste et durable au conflit du Sahara occidental, dernier cas de décolonisation en Afrique. La visite du président sahraoui, également secrétaire général du Front Polisario, à New York, s'inscrit dans un contexte particulier, marqué particulièrement par la violation, par l'occupant, du cessez-le-feu dans la région d'El-Guergarat, par la démission de l'émissaire onusien au Sahara occidental, Christopher Ross, résultat de l'impasse imprimée par Rabat suite au reniement de ses engagements internationaux, et par le procès des prisonniers sahraouis de Gdeim Izik, surnommé "procès de l'occupation". Le déplacement du chef de l'Etat sahraoui intervient, en outre, à la veille de la remise du rapport de M. Guterres sur la situation au Sahara occidental au Conseil de sécurité. Il survient aussi à un mois de la réunion annuelle de ce conseil et du renouvellement du mandat de la Minurso (Mission de l'ONU pour un référendum au Sahara occidental), toujours privée d'une partie de son personnel. Après l'expulsion par le Maroc de la composante politique et administrative de la Minurso, mandatée par le Conseil de sécurité de l'ONU ! Hafida Ameyar