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Deux algériens au coeur d'une initiative mondiale
Préparatifs d'une conférence internationale Islamo-Chrétienne
Publié dans Liberté le 24 - 03 - 2017

L'attaque de Londres de mercredi dernier sera sans aucun doute saisie par les extrémistes de tous bords pour alimenter la tension entre les communautés musulmanes et chrétiennes installées en Europe et dans les pays où l'Islam est majoritaire. C'est que l'instrumentalisation des religions est devenue une arme aux multiples facettes. Ce que subissent plusieurs régions du monde, depuis plusieurs années, est très significatif. La violence et le crime se sont retrouvés justifiés par des extrémistes bien loin des préceptes religieux. Une situation qui a fortement déstabilisée le tissus social de plusieurs pays occidentaux et musulmans dont la diversité ne posait pas de problèmes. Les minorités se retrouvent ainsi au milieu de conflits, souvent créés de toutes pièces pour assouvir des intérêts de castes et de lobbies.
Mais rester au stade des constats et des lamentations ne peut pas (plus) être une attitude responsable. Le temps des constats est bien dépassé. D'où l'urgence de secouer la cocotte et d'en faire sortir une fumée d'espoir. Deux algériens se sont retrouvés au milieu d'une initiative allant dans ce sens. Le premier, Idriss Jazairy, en étant un des parrains d'une conférence, et l'autre, l'ex-ministre des Affaires étrangères, Lakhdar Brahimi, en participant aux débats internes de la même rencontre. C'était le 15 mars dernier à Genève (Suisse). L'objectif était de lancer un projet d'une grande envergure. Celui de préparer, pour 2018, une conférence mondiale pour mettre en relief la convergence entre deux religions abrahamique, l'islam et le christianisme, et dont le but est de promouvoir l'égalité des droits de citoyenneté. Les initiateurs de cet ambitieux projet, dont Idriss Jazairy, aspirent à essayer de trouver des remèdes pour des sociétés traumatisées en élaborant une véritable reconstruction sociale. Pour cela ils axent sur l'implication des forces vives de la moitié de l'humanité, celles représentant l'Islam et la Chrétienté.
La pierre angulaire de la conférence de 2018
Le Centre de Genève pour la promotion des droits de l'homme et le dialogue mondial («Le Centre de Genève»), dont le Directeur exécutif est l'algérien Idriss Jazairy, a organisé une conférence en marge de la 34ème session ordinaire du Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU.
Intitulée «L'islam et le christianisme, la grande convergence: Travailler conjointement vers des droits égaux à la citoyenneté» la conférence, de par son thème, et ainsi des espoirs qu'elle suscite, avait réuni plusieurs personnalités internationales. La qualité des institutions qui ont co-parrainé la rencontre en dit long sur l'importance accordée à l'événement. Outre celle de l'Algérie, il y avait les Missions permanentes du Liban et du Pakistan, ainsi que la Mission d'observation permanente de l'Ordre souverain de Malte auprès des Nations Unies Nations Unies à Genève. Leurs ambassadeurs respectifs étaient présents.
Les deux intervenant algériens, Idriss Jazairy et Lakhdar Brahimi, ont, chacun de leur côtés, apporté leur « touches » à l'élaboration du projet. Le Directeur exécutif du Centre de Genève avait d'emblée rappelé que les débats de la rencontre seront la base sur laquelle se feront les préparatifs de la conférence mondiale en gestation.
Idriss Jazairy insistera sur le fait que l'objectif est d'initier un dialogue « structuré » qui pourrait conduire à dépasser le concept de minorité pour le remplacer par celui d'un « modèle de droits de citoyenneté inclusifs et égaux».
L'initiative du Centre de Genève d'une conférence mondiale a été d'ailleurs félicitée par Lakhdar Brahmi. Lors de son intervention il a affirmé que «le thème choisi pour cet événement et l'idée créative d'une conférence mondiale traitent de questions d'une importance primordiale non seulement pour les chrétiens et les musulmans mais pour l'humanité dans son ensemble». L'ex ministre des Affaire étrangères a également profité de l'occasion pour condamner le détournement de croyances religieuses par des groupes violents et extrémistes.
Un sujet, de par son expérience, qu'il maîtrise bien. Son « aventure » syrienne en tant qu'émissaire de l'ONU lui a permis de voir de près les effets du terrorisme et ses répercussions sur les populations. «la majorité des personnes dans les pays dits majoritairement musulmans sont terrorisés par la violence barbare commise par des groupes qui prétendent servir l'islam. Daesh, Al-Qaïda, Boko-Haram et d'autres groupes similaires dans nos pays et en Europe abusent de l'islam et essaient considérablement de détruire ses valeurs, ses cultures et sa civilisation» a-t-il ainsi rappelé aux présents. .
Déclarations sur le projet: prémices d'un débat de fond
Musulmans et chrétiens se sont relayés lors de cette conférence à Genève. Dans leurs interventions tous ne cachaient pas leur soutien à ce projet d'une conférence mondiale. La relation citoyenneté-religion a été abordée de différentes manières. Les extraits de ces interventions (lire en dessous) donnent déjà un aperçu sur les contours de la conférence de 2018.
Hanif Hassan Ali Al Qassim (Président du Centre de Genève, lors de son discours d'ouverture) : «Aujourd'hui, nous avons une excellente occasion pour discuter des convergences entre l'islam et le christianisme et pour poursuivre nos efforts conjoints combinant nos forces pour promouvoir l'égalité des droits de citoyenneté. »
Prince Hassan bin Talal (Royaume hachémite de Jordanie, dans un message vidéo spécial) :
« N'y a-t-il pas un besoin impératif de procéder non seulement à un discours interreligieux, mais aussi intra-religieux? Je dirais que la citoyenneté concerne les valeurs qui ne s'appliquent pas, avec tout mon respect, aux noms de marque, mais qui s'appliquent à la promotion d'espaces créatifs communs, fondés sur des valeurs partagées. »
Sheikha Lubna Khalid al Qasimi (ministre d'Etat à la tolérance des Emirats arabes unis (EAU)) :
« Abstraction faite de la spécificité nationale, tous les citoyens doivent bénéficier des mêmes droits universels. Nos Etats doivent protéger ces droits de l'homme. Pour accorder une protection égale, nous devons repenser notre dialogue chrétien-musulman. Ce n'est que par le dialogue et l'acceptation de la diversité de l'autre que nous pouvons parvenir à une réconciliation pacifique. »
Tehmina Janjua (ambassadeur du Pakistan) :
«Si nous voulons aborder la question des droits de la citoyenneté / des minorités à l'échelle mondiale, nous devons aller au-delà de la relation entre le christianisme et l'islam. Nous devons aussi aller au-delà de l'examen de cette question du point de vue de la religion seule ».

Révérend Dr Olav Fykse Tveit (Secrétaire général du Conseil œcuménique des Eglises (COE), représentant de plus de 500 millions de chrétiens dans plus de 110 pays dans le monde) :
«la nature des relations entre ces deux communautés religieuses revêt une importance vitale pour le bien de la Famille humaine».
Tarek Mitri (ancien ministre des affaires étrangères par intérim du Liban et actuel directeur de l'Institut Issam Fares pour les politiques publiques et les affaires internationales à Beyrouth) :
"La revitalisation du pacte de citoyenneté nécessite la reconstruction des institutions étatiques sur la base de l'état de droit. L'obligation principale de l'Etat est de protéger ses citoyens, tous ses citoyens. La politique d'inclusion dans les sociétés fracturées est une condition pour une citoyenneté égale».
Mark D. Siljander (ancien ambassadeur américain aux Nations Unies et ancien membre républicain du Congrès des Etats-Unis) :
a déclaré avoir découvert «un vaste domaine commun entre l'islam et le christianisme offrant le moyen de se bien traiter et de s'aimer les uns les autres. Ceci contribuera puissamment à une «citoyenneté égale pour tous».

Révérend Timothy Radcliffe (ancien Maître de l'Ordre dominicain mondial) : « Le christianisme et l'islam devraient se réunir pour protéger la liberté de conscience des minorités religieuses et politiques, pourvu qu'ils ne menacent pas l'intérêt général. La société saine nous donne l'espace pour débattre de nos différences, afin que nous puissions nous aider mutuellement dans la recherche de la vérité ».
Carole Hillenbrand (professeure éminente d'histoire islamique de l'Université
de St. Andrews, en Ecosse) :
a affirmé que la Conférence mondiale proposée «fournira un instrument pour l'islam et le christianisme en vue de travailler ensemble pour assurer une citoyenneté égale pour tous».

Marie-Thérèse Pictet-Althann (Observateur permanent de l'Ordre de Malte) :
«Pour renforcer les droits de citoyenneté égaux, il est essentiel que les minorités participent pleinement aux activités et au processus décisionnel de leurs communautés pour ne pas être un simple sous-groupe et pour ne pas être marginalisées, ce qui pourrait mettre en péril l'harmonie sociale ».
Salim KOUDIL
@SalimKoudil


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