L'évolution du photovoltaïque fait qu'aujourd'hui l'électricité produite à partir du solaire est moins chère par rapport l'électricité produite à partir du gaz. C'est ce que soutient Mourad Louadah, président de la commission énergies renouvelables et efficacité energétique au FCE, interviewé par la radio Maghreb Emergent. En effet, à Tokyo, lors de la rencontre mondiale sur le photovoltaïque, il a été mis en relief, affirme-t-il, que le coût d'1 MW d'électricité à partir du solaire peut revenir à 700 000 dollars. Donc une centrale photovoltaïque de 1000 MW peut revenir à 700 millions de dollars. Le coût du kilowatt heure algérien à partir d'une centrale photovoltaïque est estimé à 0,265 dollar et celui à partir d'une centrale éléctrique à cycle combiné à un dollar. Le président de la commission énergies renouvelables au FCE a souligné, en outre, que le nouvel appel d'offres de 4 050 MW est tronçonné en trois lots de 1 350 MW, la part du privé n'est que de 6% contre 45% pour Sonatrach et Sonelgaz. Ce qui constitue une marginalisation du secteur privé. Cet appel d'offres court à l'échec, prévient-il : les capacités des entreprises algériennes dans la production de panneaux voltaïques estimées à 300 MW, l'expérience et le savoir-faire des ingénieurs et chercheurs algériens ne sont pas mis à contribution. Mourad Louadah à Maghreb Emergent : "L'appel d'offres de 4 050 MW, un échec annoncé" Dans ce contexte, des textes sur les énergies renouvelables viennent d'être publiés dans le dernier Journal officiel. Les quantités d'électricité annuelles produites à partir d'installations éoliennes ou de celles utilisant des procédés de cogénération, éligibles au bénéfice du tarif d'achat garanti, seront soumises à appel d'offres. L'éolien est un dispositif destiné à convertir l'énergie cinétique du vent en énergie mécanique. Les éoliennes sont composées de pales en rotation autour d'un rotor et actionnées par le vent. Dans les installations de cogénération, on produit simultanément de la chaleur et de l'électricité au moyen d'un moteur alimenté avec un seul combustible. Il peut s'agir d'un combustible fossile (mazout ou gaz naturel) ou d'un combustible renouvelable (biogaz ou biomasse). La cogénération représente environ 7% de la production d'énergie dans le monde. En Algérie, peu de choses auront été réalisées en matière d'énergies renouvelables, le fossile semblant avoir la peau dure. Pourtant, le pays veut se joindre à un nouveau courant. Son cœur oscillait entre deux formules : soit des usines clés en main montées par des opérateurs étrangers rompus au renouvelable, soit des unités construites, dans le cadre d'appel d'offres, en y associant les sociétés nationales aussi bien privées que publiques. La seconde formule aura fait l'objet de bien des hésitations, avant que l'attelage définitif soit effectué, puisque l'appel d'offres relatif à la production de 4 025 mégawatts devait être lancé avant fin mars. Et c'est dans cette perspective que la réglementation relative au renouvelable, aborde l'aspect lié au tarif d'achat compris, est en train d'être mis à niveau. Et les deux dispositions citées plus haut en font partie. Celles-ci complètent en fait d'autres dispositions élaborées en 2014. L'objectif est d'obtenir le prix du kW/heure le plus faible possible à travers des appels d'offres. Les changements opérés au plan international, dans les énergies renouvelables, ont fait que les coûts de production des énergies propres ont relativement baissé. Et par conséquent, les tarifs garantis par l'Etat devraient diminuer. Par ailleurs, deux arrêtés interministériels ont été publiés dans le Journal officiel n°2 (2017) pour définir les sources de financement et les dépenses du Fonds pour la maîtrise de l'énergie et pour les énergies renouvelables et de la cogénération, ainsi que les modalités de son évaluation. Youcef Salami et K. Remouche