Elles sont mal traitées et poursuivies par les préjugés, leur situation suscite les foudres de la société et est loin d'être un heureux événement pour la famille ... Ce sont les mères célibataires. Les mères célibataires existent en Algérie et parfois on en parle mais d'une façon très timide, une façon qui utilise la situation des enfants abandonnés mais qui néglige et met à l'écart la génitrice, la maman, car parler des mères célibataires en Algérie c'est parler d'un tabou... Mais à qui la faute ? Traité de ‘cas social' : cette appellation péjorative renvoie à la notion d'anormalité, une réalité que la société veut cacher et ne pas assumer. Conséquence d'une idylle entre deux personnes, victime d'une liaison amoureuse ou d'un viol... pourtant vous n'entendrez à aucun moment : où est le père biologique, pourquoi a-t-il fait ça ? Pourquoi s'est-il enfuit ? Les mères célibataires algériennes sont condamnées à la loi du silence car elles ont eu un petit d'une manière illégitime, elles sont considérées comme la honte de leur entourage et sont souvent amenées à quitter le cocon familial... Mais à qui la faute ? La plupart de ces femmes-là ont eu un parcours jalonné de violence, d'injustice, de discrimination, chacune d'entre-elles a sa propre histoire, son propre combat. Elles se retrouvent la plupart du temps enceintes à la rue, elles sont coupables d'être femme et d'avoir transgressé l'ordre établi... Mais à qui la faute ? Leur vie change, leur situation devient pénible, difficile, un calvaire. Certaines font des tentatives de suicide à cause des préjugés, d'autres décident d'assumer leur enfant mais se retrouvent à la rue où elles feront l'objet d'appât... Elles se retrouvent dans différentes situations : démunies, la famille et la société les ont rejetées, tant dit que le père oh pardon ; le géniteur s'en est sorti d'une façon admirable car il n'est poursuivi pour aucune faute... Mais en réalité à qui la faute ? Les plus chanceuses d'entre elles sont hébergées dans des centres spécialisés car elles sont impuissantes face à la société et non pas les moyens nécessaires pour élever leurs gosses. Les autres subissent, malgré elles une pression monstre afin d'abandonner l'enfant alors qu'une faible estime de soi est fortement manifesté chez elles. Mais à qui la faute ? Les tabous, la religion et les préjugés servent de prétextes pour refuser les mères célibataires dans notre pays, il n'y a pas de courage politique pour reconnaître ces familles monoparentales ; par peur, mais de qui ? Des ‘islamistes' ? Des ‘conservateurs' ? qui restent contre cette situation... Mais à qui la faute ? Islem YAT (Soleil HEC/Rédaction Numérique de "Liberté")