Mères célibataires et enfants illégitimes, ce thème, tabou au sein de la société algérienne, est en train de prendre des proportions alarmantes. Elles représentent la honte de leurs proches et sont parfois amenées à quitter le cocon familial pour être soit hébergées dans des centres, soit finir dans la rue pour les moins chanceuses. Pour cerner le problème, le bureau d'Oran de l'union nationale des femmes algériennes a organisé hier samedi une journée d'étude sur le phénomène. La rencontre a été organisée au niveau du centre de formation professionnelle de la cité Djamel en collaboration avec de la direction de l'action sociale, la sûreté, le SAMU social entre autres. Dans notre société, les mamans célibataires sont stigmatisées et condamnées à vivre dans l'isolement elles et leurs enfants nés sous X. Souvent condamnées à la loi du silence, parce qu'elles sont tombées enceintes de manière « illégitime », certaines jeunes femmes doivent apprendre non seulement à faire face aux qu'en-dira-t-on mais aussi au rejet de leur entourage. Certes la grande majorité des jeunes filles, femmes ayant eu des enfants hors mariage, finissent par abandonner ces nouveau-nés car dans la plupart des cas elles n'ont pas désiré leur grossesse et aussi faute de soutien et de prise en charge. Mais, il existe des femmes et des jeunes devenues enceintes et souvent rejetées par leur partenaire mais qui décident d'assumer la garde de l'enfant. En 2013, 25 femmes célibataires ont récupéré leur enfant après l'avoir confié à la pouponnière d'Oran. Et autant en 2014. Victimes de l'abandon de leur compagnon ou pire d'un viol, ces jeunes femmes ont choisi de garder leur enfant. Ce même enfant qui n'aura jamais le statut des autres puisque conçu hors mariage (article 40 du code de la famille) et qui devra à son tour faire face aux regards des autres. Les mères qui abandonnent leurs enfants ont trois mois pour revenir sur leur décision si elles émettent le vœu de les récupérer dès le premier mois de l'abandon. Une fois le délai expiré, l'enfant sera systématiquement placé en milieu familial Les services concernés (pouponnière ou centre d'accueil) se portent garants de la discrétion pour tout ce qui touche à l'identification de la mère biologique. Il y a lieu de signaler qu'une centaine d'enfants nés sous X sont dénombrés et pris en charge chaque année par les services de la DAS.