Sur les 24 structures hôtelières Ibis et Novotel du groupe Accor programmées par le groupe Gimo de l'homme d'affaires Mehri, seulement 7 ont été concrétisées. Au moment où l'Etat plaide pour la diversification de l'économie nationale hors hydrocarbures, l'absence d'assiettes foncières pour abriter ce type d'investissement urbain a compromis le programme. En effet, lors d'une conférence de presse animée en marge de l'inauguration et la mise en exploitation de deux hôtels Novotel Ibis de 120 chambres chacun et un centre de conférences pouvant accueillir 350 personnes, le premier responsable de la société mixte Sieha et du groupe Gimo (Groupe d'investisseurs du Maghreb et du Moyen-Orient) et les responsables du Groupe Accorhotels ont souligné le manque d'assiettes foncières. "Outre les terrains qui doivent être disponibles pour l'investissement, si on veut que le secteur du tourisme décolle et devienne la locomotive de notre économie, il faut faciliter l'obtention du visa et renforcer le transport aérien et mettre fin à la concurrence déloyale exercée par l'Etat. On ne comprend pas pourquoi l'Etat continue à construire des hôtels, notamment dans les grandes villes. Cela n'encourage guère les investisseurs privés", a martelé l'investisseur qui a étendu son champ d'activité au monde des affaires internationales depuis 1965. Le message de Djilali Mehri aux autorités était très clair : "Laissez ce créneau à l'initiative privée, l'Etat devant s'occuper davantage de la réalisation des routes, d'hôpitaux et d'écoles." De leur côté, les responsables de la chaîne hôtelière Accor ont tenu à préciser que leur groupe, qui a participé à l'essor du tourisme dans les quatre coins du monde, le fera en Afrique, au Maghreb, notamment en Algérie. Pour le représentant du Groupe Gimo, Mourad Khellaf, l'organisation du secteur et de l'investissement est une nécessité, voire une condition sine qua non, pour l'essor du tourisme. "L'anarchie qui règne actuellement ne sert pas les intérêts du tourisme. Nous devons dire qu'il y a certaines wilayas qui nous ont aidés, cependant, d'autres wilayas ont manqué à l'appel. Nous commençons à être entendus", dira M. Khellaf. De son côté, le cofondateur du groupe Accor hôtels, Gérard Pélisson, est intervenu pour dire que l'Algérie a tous les atouts pour être un pays touristique, cependant, le contexte administratif est un peu compliqué. Il a soulevé le problème des sociétés de réalisation. "On a beaucoup de difficultés avec les sociétés de réalisation de nos structures. Cela se répercute sur les délais de livraison et la qualité des ouvrages. Par ailleurs, il y a une distorsion de concurrence considérable avec les hôtels appartenant à l'Etat. C'est un véritable frein", dira M. Pélisson qui comptabilise plus de 50 ans d'expérience dans le domaine. F. SENOUSSAOUI