Lors de la visite du Premier ministre français, Bernard Cazeneuve, à Alger, Abdelmalek Sellal a annoncé que son gouvernement compte lancer un audit sur le segment de l'industrie automobile au cœur de l'actualité économique actuellement : le montage de véhicules. Il n'est pas question, a-t-il laissé entendre, de tolérer la réalisation d'usines automobiles "tournevis" en Algérie, c'est-à-dire des installations industrielles qui ne font que le montage de kits, c'est-à-dire le SKD, en un mot la fabrication de véhicules avec un faible taux d'intégration. Ce qui veut dire que le gouvernement envisage de réviser le cahier de charges qui vise un taux d'intégration de 40% au terme de la cinquième année et 15% au terme de la troisième année. Si cette intention est matérialisée par aménagements au cahier des charges, cela veut dire un durcissement des conditions en termes d'intégration pour les futurs projets d'assemblage automobile : ceux notamment de Peugeot, de Suzuki, de Nissan et de Saipa. L'autre changement envisagé est l'exigence aux constructeurs de réserver un tiers de la production des usines montées en Algérie aux exportations. Il faut savoir que les besoins en véhicules en Algérie sont estimés à 200 000-250 000 unités/an. Les quatre usines opérationnelles, en cours de réalisation ou en voie de lancement, totalisent déjà une capacité de production 400 000 unités/an à l'horizon 2020-2022. Il s'agit des installations de Renault, de Hyundai, de Volswagen et de Peugeot. Il y a d'autres projets qui sont annoncés, ceux de Nissan, de Suzuki et de Saipa. En tout, au moins dix dossiers pour le montage d'usines automobiles ont été annoncés. La question fondamentale, qui va se poser dans deux à trois ans, une fois la demande locale satisfaite, se résume ainsi : ces sociétés qui exploitent les usines précitées vont-elles avoir des débouchés à l'excédent de la production ? Elles seront confrontées à un gros problème de commercialisation, d'où cette nouvelle exigence : un tiers de la production devrait être réservé à l'exportation. Ce qui pose la question de la faisabilité de la mise en œuvre de cette condition. K. R.