Le projet d'usine Peugeot PSA en Algérie devrait voir le jour au cours de l'année 2017. L'annonce en a été faite, jeudi, 6 avril, par Abdelmalek Sellal, lors d'une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre français, Bernard Cazeneuve. Sellal a indiqué que le projet Peugeot est presque finalisé et qu'il verra le jour au courant de cette année. Et d'ajouter que durant les prochains mois, nous allons signer un accord portant création d'une société mixte entre Peugeot PSA et des partenaires algériens publics et privés, et ce, une fois que nous aurons assaini la situation de l'industrie automobile en Algérie. Annoncée à plusieurs reprises, la concrétisation de ce projet semble avoir pris plus de temps que prévu pour des raisons qui restent à clarifier. L'on s'en souvient, la signature du pacte des associés de l'usine PSA, allait se faire, à la faveur de la visite de Manuels Valls à Alger en avril 2016 et de la tenue de la réunion du comité intergouvernemental de haut niveau algéro-français (CIHN). Il n'en fut rien, en raison, paraît-t-il, du Tweet de Manuel Valls aux côtés du présent de la République. Cela aura provoqué une vive polémique et une mise en veilleuse de l'usine en projet. Et jusqu'à une date récente, le constructeur français et le ministère de l'Industrie et des Mines ont continué à se renvoyer la balle, chacun se défaussant la responsabilité sur l'autre. Abdeslam Bouchouareb, le ministre de l'Industrie et des Mines, avait indiqué, début 2017, que le "projet ne sera réalisé que si Peugeot accepte nos conditions" sans entrer dans les détails. De quelles conditions parle-t-on ? Le constructeur français affirmait de son côté qu'il avait satisfait aux conditions posées par la partie algérienne pour un projet d'usine. L'usine de PSA en question devrait produire jusqu'à 100 000 véhicules par an, fabriquer trois modèles de véhicule (la Peugeot 301, la Peugeot 208 et la Citroën C Elysée). Elle devrait sortir de terre fin 2018, début 2019. À la différence de l'implantation industrielle Renault à Oran, le site PSA pourra exporter une partie de sa production. Il va commencer par un seuil à minima : 10% de la production sera destinée à l'export. Par ailleurs, des opérateurs algériens seront associés au projet, ils vont traiter avec des équipementiers étrangers pour produire la pièce de rechange. Avec cette unité d'assemblage en Algérie, le Groupe PSA pousse les feux à l'international. Normal, il ne peut compter uniquement sur son fief européen, qui pèse presque 2/3 de ses ventes... parce qu'il y a crise sur le Vieux Continent. Grâce au développement de son activité à l'international, il serait possible au constructeur français de réaliser 4% de marge opérationnelle moyenne entre 2016 et 2018 et une hausse moyenne de 3,2% du chiffre d'affaires sur la même période. Y. Salami