L'Algérie perd annuellement 300 à 400 millions de dollars du fait des difficultés de maintenance des centrales électriques. Le ministre de l'énergie, M. Chakib Khelil, a confirmé la déclaration du Chef du gouvernement à la presse selon laquelle le texte est à l'ordre du jour et qu'il sera bientôt présenté à l'Apn, au cours de la conférence-débat tenue, hier, à l'initiative d'El Moudjahid. “Nous n'avons introduit aucun changement au texte (très légèrement amendé, quasiment la mouture initiale). Il appartient à l'Apn, si elle le juge nécessaire, d'y introduire des amendements”, a répondu le ministre. En ce sens, le premier responsable du secteur a rappelé, en guise d'argumentaire, la nécessité de changer l'environnement institutionnel pour espérer une augmentation des investissements étrangers dans le secteur. Recettes : 30 milliards de dollars en 2004 Le ministre a estimé que l'Algérie va engranger 30 milliards de dollars de recettes hydrocarbures en 2004, eu égard à la flambée actuelle des cours de pétrole. Il n'y aura pas de baisse des cours du pétrole d'ici à la fin de l'année. La flambée des cours actuelle va se poursuivre au cours des prochains mois et au cours de l'an prochain. “Je ne pense pas que d'ici-là les facteurs géopolitiques, les fondamentaux qui poussent à la hausse des cours du brut auront disparu”, a-t-il soutenu. L'Opep ne reconnaît qu'1 million de barils sur les deux millions, le niveau de dépassement actuel des quotas. La prochaine réunion de l'Opep permettra sans doute de reconnaître ces 2 millions de barils/jour de pétrole. L'Algérie a demandé une révision des quotas à Beyrouth (en vain). Elle produit 1,350 million de barils/jour alors que son quota est de 850 000 barils/jour. L'Arabie Saoudite produit 9,5 millions de barils/jour alors que son quota est de 8 millions de barils/jour. Le plan de relance de 50 milliards de dollars est alimenté essentiellement par les recettes fiscales pétrolières. Puisque Sonatrach assure 60% des rentrées fiscales du pays. Dans ce programme, il est prévu 12 milliards de dinars pour l'électrification rurale et la gazéification du pays. Tarification : pas d'augmentation des prix du carburant et de l'électricité Le ministre a exclu toute augmentation des prix des carburants à la pompe et de la facture d'électricité. Pour les carburants, les marges vont augmenter pour Naftal sans toucher au prix du litre du carburant. Le gouvernement va agir sur les taxes. Ces dernières vont baisser dans la distribution des produits pétroliers sans que les revenus du Trésor diminuent. Par un mécanisme complexe de hausse des revenus fiscaux dans l'amont qui compensent la baisse des taxes à l'aval. “L'OMC ne nous a pas demandé de fixer nos prix intérieurs sur les cours internationaux. Elle a demandé qu'on abandonne les subventions de l'état pour le secteur. Nous maintenons donc des prix intérieurs et des prix extérieurs. Ces derniers sont fixés par les marchés internationaux”, a affirmé le ministre. Les premiers, nettement inférieurs, tiennent comptent désormais du coût de revient. Ce qui veut dire que les prix au détail devront être supérieurs au coût de revient, d'où toute une gymnastique pour permettre à Naftal de rentrer dans ses coûts et investir. Il n'est pas question d'augmenter les prix de l'électricité à moins que Sonelgaz fasse la démonstration qu'elle ne rentre pas dans ses coûts. Délestages d'électricité : pas de manque d'énergie au cours de l'hiver 2004-2005 Le ministre a exclu les délestages au cours de l'hiver 2004-2005. Il n'y aura pas de manque d'énergie à court et à moyen terme, en dépit d'une demande en hausse. “Nous allons bientôt réceptionner la centrale électrique de F'kirina de 300 MW en octobre et l'an prochain, la centrale de Skikda. Mais il faut que Sonelgaz fasse des efforts de maintenance. Ce sont 500 à 600 MW qui ne sont pas disponibles annuellement, en raison des arrêts pour maintenance. Ce qui engendre une perte annuelle de 300 à 400 millions de dollars/an”, souligne-t-il. Explosion de Skikda : 500 millions de dollars comme indemnisation. Le directeur exécutif finances à Sonatrach, M. Ali Rezaïguia, a expliqué que l'explosion de Skikda est considérée comme un sinistre majeur. Après huit mois de travaux, le diagnostic de la catastrophe est terminé. D'ici à fin septembre, le rapport final d'expertise sera bouclé. La seconde étape est relative à la reconstruction du complexe pour remplacer les trois unités de liquéfaction perdues. Le complexe est assuré à hauteur de 1,1 milliard de dollars. Les réassureurs vont rembourser à Sonatrach 500 millions de dollars qui correspondent aux dommages. Cette indemnisation servira à la réalisation de l'usine de liquéfaction qui remplacera les trois trains perdus dans l'explosion. Les travaux débuteront en principe l'an prochain. Enfin, le ministre a abordé les perspectives prometteuses d'accès de l'Algérie au marché américain du Gnl, du renforcement de la flotte de Sonatrach par deux méthaniers, et de l'ouverture du secteur de la pétrochimie au secteur privé national et étranger, encouragés par le fait qu'il présente indéniablement des avantages concurrentiels. N. R.