Près de deux ans après la tenue de la première réunion du dialogue politique sur l'énergie entre l'UE et l'Algérie, Bruxelles a accueilli hier la deuxième réunion annuelle de ce dialogue politique de haut niveau sur l'énergie. Lors de son allocution à l'ouverture des travaux de la réunion qu'il a co-présidée avec le Commissaire européen en charge de l'action pour le climat et de l'énergie, Miguel Arias Canete, le ministre de l'Energie, Noureddine Bouterfa, a déclaré que l'Algérie a intensifié son effort d'exploration pour répondre aux besoins énergétiques du marché intérieur et, également, pour "consolider" sa position d'acteur "fiable" sur le marché international. Selon le ministre, l'Algérie vise à "maintenir la place" qu'elle détient dans le marché européen du gaz naturel,"le plus important pour le gaz algérien". Rappelant que le secteur algérien de l'énergie a engagé un plan de développement des ressources hydrocarbures, qui a permis pour la première fois depuis près d'une décennie d'accroître la production en 2016, avec une forte augmentation des exportations, notamment de gaz naturel, le ministre a promis que "cette croissance de la production notamment gazière va se poursuivre de manière soutenue sur le moyen terme et au-delà, avec une hausse du potentiel d'exportation de gaz naturel". À ce titre, il a émis son souhait de voir le marché renouer avec la croissance, pour "permettre d'assurer la demande et une valorisation adéquate du potentiel d'exportation de gaz algérien". Evoquant la réalisation du mégaprojet de 4 050 MW en solaire photovoltaïque, le ministre a plaidé pour la nécessité de "trouver des mécanismes qui permettraient aux Etats, aux banques, aux institutions financières et aux entreprises d'agir pour que le poids des financements et des risques soit supportable et partagé". Pour sa part, le Commissaire européen chargé de l'action pour le climat et de l'énergie, Miguel Arias Canete, a indiqué, dans un point de presse conjoint avec M. Bouterfa, que "les conditions sont réunies" pour que le partenariat énergétique algéro-européen se poursuive, mettant ainsi l'accent sur les nombreux avantages comparatifs dont jouit l'Algérie pour contribuer à la sécurité des approvisionnements européens. Selon le commissaire Canete, l'UE tient à ce que ce commerce de gaz "mutuellement bénéfique" se poursuive et se développe davantage. "Pour ce faire, de nouveaux contrats d'approvisionnement, d'investissement, de production et d'exploration sont nécessaires". D'ailleurs, il a été décidé qu'une rencontre centrée sur le solaire photovoltaïque se tiendra à Alger et réunira les entreprises européennes dans la perspective du lancement de l'appel d'offre pour la réalisation du projet de 4 050 MW en solaire photovoltaïque afin d'explorer les pistes de coopération, y compris avec l'appui des institutions financières européennes spécialisées dans ce domaine. Il soulignera, toutefois, que des progrès doivent être accomplis dans certains domaines pour booster davantage la coopération énergétique algéro-européenne. "Le cadre réglementaire algérien d'investissement doit être amélioré afin que l'Algérie devient une destination plus attrayante pour les investisseurs européens", a-t-il plaidé. L'Algérie et l'UE ont convenu également d'intensifier et d'approfondir les actions de coopération dans le cadre du partenariat stratégique Algérie-UE sur l'énergie à travers l'organisation d'une deuxième édition du Forum d'affaires Algérie-UE sur l'énergie, au niveau décisionnel à Alger, et d'évaluer les progrès effectifs, lors de la réunion annuelle de dialogue en 2018, selon le commissaire Canete. S. S./APS