Le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbes, a animé, jeudi, à la Maison de la culture de Bordj Bou-Arréridj, un meeting électoral. Sur un ton original, la salle, pleine à craquer, n'écoutait pas, mais revendiquait des logements et de l'emploi. Plusieurs fois, l'orateur a interrompu son discours. Aussi Ould Abbes, devant cette situation, a promis à une intervenante, qui demandait un appartement, de la reloger. M. Ould Abbes a entamé son discours après un appel à une participation massive aux prochaines élections. "L'élection du 4 mai prochain représente un virage de transition pour les jeunes générations", dira-t-il. L'orateur s'est contenté de dire que le programme du FLN est celui du président de la République qui n'est plus à présenter aux Algériens, tout en rappelant les 3,4 millions de logements et autres constructions, qui sont à son actif. "15 millions d'Algériens ont bénéficié de logements", précise-t-il. Il dira également que l'Etat appartient au FLN et le restera... "Le FLN est le dépositaire de l'indépendance du pays", ajoute-t-il en lisant un extrait d'un document des accords d'Evian. Ould Abbes est allé encore plus loin en substituant son parti à l'Etat. "Le FLN est le parti qui a libéré le pays. Notre parti, c'est l'Etat, nous avons 13 ministres dans le gouvernement et nous sommes en contact permanent avec l'Exécutif pour permettre à cette wilaya d'avoir sa part de développement", a-t-il lancé. Il a rappelé qu'en 1963, lorsque l'armée du Maroc, sur ordre de Hassan II, dans ce qui a été appelé la guerre des Sables, a traversé la frontière du côté de Kenadsa, de Tindouf et de Béchar, et alors qu'une vive opposition s'était élevée en Algérie contre la prise de pouvoir par Ben Bella, le colonel Mohand Oulhadj, qui avait alors pris le maquis, est redescendu avec armes et bagages et s'est tout de suite rendu aux frontières Ouest pour combattre les forces marocaines. "C'est cela le patriotisme", a-t-il martelé. Comme pour répondre aux contestataires internes, Ould Abbes a indiqué qu'il est très satisfait de la composante des listes. "Nos listes ont été étudiées pour pouvoir maintenir la majorité parlementaire. Elles sont cohérentes et composées de militants de base que vous connaissez et qui peuvent assumer la position de première force politique du pays", dira-t-il. Et de préciser que 70% des candidats du parti ont un niveau universitaire. "Comme c'est le cas ici à Bordj Bou-Arréridj, où je suis intervenu personnellement pour dresser cette liste, à laquelle je fais entièrement confiance, car je sais qu'elle va arracher les 8 sièges que compte la wilaya", ajoute-t-il. À Sétif, où il a animé un autre meeting le même jour, il a indiqué que le FLN règnera encore plus longtemps. Devant une salle que les organisateurs ont eu de la peine à remplir, Ould Abbes relira le même extrait des accords d'Evian en précisant que la France a remis le pouvoir au FLN en 1962 pour "au moins une centaine d'années car c'est le parti qui a libéré le pays", dira-t-il. Et d'insister sur la légitimité historique que pourtant avait récusée le président de la République. À défaut d'un véritable programme à défendre. Il a, par ailleurs, condamné l'assassinat du candidat du parti à Béjaïa, Saïd Djouider, et annoncé l'annulation des meetings prévus à El-Oued et à Biskra, afin de pouvoir assister à l'inhumation de la victime. C. BOUARISSA/FAOUZI S.