La Haute instance indépendante de surveillance des élections (Hiise) vient d'être saisie officiellement par le bureau régional du RCD à Tizi Ouzou quant au vote des corps constitués et aussi à l'agression de ses militants par des agents de police le premier jour de la campagne électorale pour les législatives du 4 mai prochain. Concernant le premier point, le RCD demande à connaître les mesures prises par cette instance "pour empêcher le vote de dizaines de milliers de militaires, illégalement inscrits d'office sur les fichiers électoraux des communes, sans laisser aucune possibilité de leurs retraits pour les administrateurs communaux". Le bureau régional du RCD qui a dénoncé, depuis déjà plus d'un mois, une inscription massive des militaires sur les fichiers électoraux a réaffirmé dans sa correspondance adressée à cette instance que "ces inscriptions ont été opérées sur ordre du wali, en l'absence des concernés". "Cela nous a été précisé par la Drag", est-il argumenté dans ladite correspondance dans laquelle le RCD a énuméré plusieurs cas qu'il considère comme concrets de l'inscription de militaires sur le fichier électoral. "À titre d'exemple, nous vous citons les communes de Mechtras, Aghribs, Yakouren, Fréha, Mizrana, etc. Ces localités constituent un réservoir électoral que l'administration fait venir la veille de chaque échéance électorale pour fausser la volonté populaire. Pis encore, dans la commune d'Iferhounen, loin d'être la seule concernée, 109 militaires, inscrits en 2009, à l'occasion de l'élection présidentielle, figurent encore sur le fichier électoral de la localité malgré leurs affectations vers d'autres régions", lit-on dans la correspondance du RCD non sans souligner que cette manière d'agir explique suffisamment le désintérêt exprimé par la population pour les élections dans notre pays. Concernant le second point, le RCD a dénoncé l'agression de ses candidats et militants, dont le vice-président de l'APC de Tizi Ouzou à l'intérieur même du siège du parti alors que, a-t-il accusé, "d'autres affichaient leurs listes dans des lieux non réservés à cet effet, avec, pour certains, l'aimable collaboration de la police". Pour le parti de Mohcine Belabbas "cela constitue un précédent grave qui augure du retour des pratiques dictatoriales qu'on croyait révolues, au moins dans notre région, depuis le Printemps amazigh de 1980". Pour étayer sa plainte, le RCD a joint une vingtaine de photos montrant des affiches collées anarchiquement par les autres partis à travers le territoire de la région. Samir LESLOUS