Le bureau régional de Tizi Ouzou du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a saisi, hier mercredi, la de la Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE) pour dénoncer l'inscription «illégale» de dizaines de milliers de militaires sur le fichier électoral. «Nous nous adressons à vous, à travers cette correspondance, pour vous demander de nous informer des mesures prises par votre commission pour empêcher le vote de dizaines de milliers de militaires, illégalement inscrits d'office sur les fichiers électoraux de communes, sans laisser aucune possibilité de leurs retraits pour les administrateurs communaux», lit-on à travers une correspondance du bureau régional RCD à Tizi Ouzou adressée à la coordinatrice de la HIISE. Plus grave encore, relèvent les rédacteurs du document, ces inscriptions ont été opérées en l'absence des concernés. Citant, à titre d'exemple, les communes de Mechtras, Aghribs, Yakourène, Fréha et Mizrana, comme concernées par ce vote des corps constitués. « Ces localités constituent un réservoir électoral que l'administration fait venir à la veille de chaque échéance électorale pour fausser la volonté populaire », déplore le RCD. Le Bureau régional de cette formation politique fait également cas de la localité d'Iferhounene, à l'extrême est du chef-lieu de la wilaya, où, « 109 militaires inscrits en 2009 à l'occasion de l'élection présidentielle », figurent encore sur le fichier électoral de la localité malgré leurs affectations vers d'autres régions. «Vous comprendrez bien, maintenant, le pourquoi du désintérêt exprimé par la population pour les élections dans notre pays », fait observer le parti de Mohcine Bellabes. Vendredi dernier, le Général de corps d'armée, Ahmed Gaid Salah, vice-ministre de la défense nationale et Chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), s'est, à partir d'Ouargla (4ème région militaire), prononcé sur le vote des corps constitués de l'Etat. « Le devoir de citoyenneté exige des personnels de l'ANP d'accomplir leur devoir électoral hors des casernes, et ce, conformément aux lois de la République et suivant les mesures prises en coordination avec le ministère de l'Intérieur, ce qui permettra à l'ensemble de nos personnels militaires de voter en toute liberté et transparence et de participer au côté de leurs concitoyens dans l'accomplissement de cet important devoir national » avait indiqué le MDN dans un communiqué repris par la presse nationale. Sur un autre registre, le RCD est revenu sur l'agression policière dont ont été victime ses candidats et militants, dans la nuit de samedi à dimanche 9 avril, soit à la veille du lancement de la campagne électorale pour ces législatives pour avoir affiché leurs posters sur le mur de leur siège. Une agression qui constitue, estiment les rédacteurs du document, un précédent grave qui augure du retour des pratiques dictatoriales qu'on croyait révolues, au moins dans notre région, depuis le printemps amazigh de 1980. « Sur ce point aussi, il est attendu de votre commission de nous informer des suites que vous comptez réserver à l'agression policière contre nos candidats et nos militants », ont-ils poursuivi. Surtout que, ont-ils dénoncé, « des candidats et militants d'autres formations politiques et listes indépendantes en lice pour ce scrutin du 04 mai prochain, affichaient dans les lieux non réservés à l'affichage.