Les contours d'une sortie de crise libyenne se précisent de plus en plus. Des élections parlementaires et présidentielle auront lieu d'ici à février 2018. Les négociations interlibyennes du Caire ont permis de réaliser de grandes avancées pour un dénouement de la crise multidimensionnelle, qui secoue le pays depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Selon un communiqué rendu public mardi soir sur la page officielle Facebook de l'armée égyptienne par le porte-parole de l'état-major, les discussions entre les représentants du Conseil présidentiel libyen, dirigé par Fayez As-Sarraj et le maréchal Khalifa Haftar, ont permis de conclure un accord portant sur quatre points. Le plus important est indiscutablement le troisième point de cet accord, qui porte sur l'organisation d'élections parlementaires et présidentielle au plus tard le mois de février 2018. Une Commission mixte sera mise en place, qui sera composée au maximum d'une quinzaine de membres représentant le Parlement de Tobrouk et le Haut Conseil présidentiel. Elle sera chargée de traiter toutes les points de l'accord politique, qui devront être amendés en parvenant à des moutures consensuelles permettant leur règlement. Ils seront ensuite soumis au Parlement, qui procédera à leur adoption conformément à l'accord politique de Skhirat. Le Parlement se chargera d'opérer les amendements constitutionnels pour que les dispositions de l'accord politique soient intégrées dans la Constitution. Cette opération, qui a pour objectif de résoudre toutes les affaires pendantes, se fera dans un cadre consensuel et global, après accord de la Commission mixte représentant le Conseil présidentiel et le Parlement de Tobrouk. Le dernier point souligne que tous les chargés de fonctions au sein du Conseil présidentiel poursuivent leurs missions, jusqu'à la fin de la période de transition, qui sera ponctuée par l'installation des nouveaux président et chef du Parlement en 2018. L'armée égyptienne, dont le chef d'état-major Mahmoud Hegazy est chargée de la médiation inter-libyenne, a réussi l'exploit de rapprocher les positions des différentes parties libyennes, particulièrement celles du maréchal Khalifa Haftar et de Fayez As-Sarraj, le chef du Conseil présidentiel libyen, reconnu par la communauté internationale, qui paraissaient aux antipodes l'une de l'autre. La participation à ce rendez-vous d'Aguila Salah, le président du Parlement de Tobrouk, également reconnu par la communauté internationale jusqu'à ce qu'il bloque l'investiture du Conseil présidentiel, né de l'accord de Skhirat, a permis de conclure cet accord, qui pourrait sortir la Libye de l'impasse dans laquelle elle était plongée en raison de la multiplication des centres de décisions dans le pays. Il y a lieu d'espérer maintenant que l'accord soit mis en œuvre dans les meilleurs délais pour que la Libye voit enfin le bout du tunnel. Merzak Tigrine