Résumé : Alors que le jeune couple coulait des jours heureux, Tahar leur dévoilera un pan de sa triste vie. Il ressentait sa solitude comme la marque la plus ingrate de sa propre famille. Touchés par sa détresse, Kahina et Mustapha lui proposent de s'installer chez eux. Il laisse couler deux longues larmes. Je refoule les miennes, et Mustapha, tout bouleversé, se lève et s'approche de lui pour lui entourer les épaules. -Tahar, nous sommes tes enfants. Si tu le penses aussi, fais-nous le plaisir d'emménager chez nous. Il secoue la tête. -Je n'aime pas être ailleurs que chez moi. -Mais tu es chez toi ici aussi. -Je sais mon fils, je sais. Cependant, je n'aimerais pas vous déranger dans vos habitudes. -Tu ne déranges personne. Nous avons tous les deux encore besoin de toi pour nous guider dans ce monde. Il me sourit. -Tu as toujours le mot qui réconforte, Kahina. Une reine trouve toujours les expressions justes qui atteignent leur but. Il soupire. -Je n'aimerais pas vivre ailleurs que dans ma chaumière. J'ai parfois de vilaines habitudes et des manies qui vous laisseront pantois tous les deux. -Quelles manies ? -Oh ! Par exemple, j'aime écouter de la musique à des heures impossibles, ou me réveiller en pleine nuit pour me rendre dans mon atelier, ou marcher en chaussettes et prendre mon bain en chantant à tue-tête. Je me mets à rire. -Nous sommes prêts à accepter ces manies. Il me donne une tape sur la main. -Jeune dame, faites attention à vos propos. Je ne suis pas aussi docile que vous le pensez. Il se lève et s'étire. -Je pense qu'il est grand temps pour moi de rentrer. Il regarde autour de lui, avant de demander : -Où est donc passée votre princesse ? -Elle s'est endormie dans sa chaise, et je l'ai mise au lit. -Bien. Alors je n'ai plus qu'à vous souhaiter une agréable soirée. (À suivre) Y. H.