Résumé : Sa première gêne passée, Amel se sentira plus à l'aise dans la famille de Ramzi, qui était aux petits soins pour elle. Elle passe une agréable soirée, avant de constater qu'il était grand temps pour elle de rentrer. Ramzi la taquine sur son empressement. Ramzi, qui était en train de discuter avec Mustapha, son beau-frère, avait interrompu sa conversation pour lancer cette boutade. Amel sourit et se lève. - Il est vrai que je me sens quelque part coupable de devoir encore te déranger pour me déposer. Ramzi se lève à son tour et cherche des yeux les clefs de son véhicule. - Ah ! l0es voici. Je les ai laissées sur le petit guéridon du coin. Allons-y, Amel ! La jeune femme se lève pour prendre congé de cette famille qui l'a chaleureusement accueillie. Elle embrasse Manel puis la vieille Faïza qui lui murmure à l'oreille : - Je sens qu'on va encore se revoir. N'oublie pas de m'appeler pour me donner de tes nouvelle et fais-moi signe dès que tu rentreras sur Alger. - C'est promis, tante Faïza. Et toi, quand penses-tu donc rentrer ? - Dans quelques jours. Cela n'excédera pas de toute façon une semaine. Manel l'accompagne jusqu'au seuil de la porte, et lui fait un clin d'œil lorsqu'elle remarque que son frère lui prenait le bras. - Bonne nuit, Amel. Maintenant tu connais la maison. N'hésite surtout pas à me rendre visite à chacun de tes passages à Constantine. - Je n'y manquerais pas et ce sera toujours avec grand plaisir. Au revoir ! Ramzi lui ouvre la portière et elle s'engouffre dans le véhicule. La nuit était fort avancée, mais Amel, pour une fois, ne se tracassait pas de rentrer un peu tard à son hôtel. Pour la première fois de sa vie, elle venait de vivre une soirée inoubliable. Etait-ce la présence de Ramzi qui l'avait agrémentée ? Sûrement qu'il y était pour beaucoup dans ce bonheur qu'elle a ressenti l'espace de ces quelques heures qu'elle venait de passer dans cette charmante famille. Ramzi démarre. Comme il faisait frais, il juge opportun de garder les vitres fermées. Derrière les carreaux fumés, Amel voit défiler la ville endormie. Quelques chiens et chats errants se disputaient sur les trottoirs le contenu des poubelles renversées. Elle passe la main dans ses cheveux et repousse une mèche qui retombait sur ses yeux. - J'espère que tu ne regrettes pas d'avoir passé la soirée avec nous. - Regretter ? Amel ébauche un sourire. - Bien sûr que non. J'ai passé une très agréable soirée. - Comment trouves-tu Manel ? - Adorable ! C'est une très belle femme. Elle est aussi très chaleureuse, simple et accueillante. - Oui. Ma sœur a toujours été ainsi. Elle est comme ma mère. Elle aime être à l'écoute des autres. - Que fait-elle dans la vie ? - Oh ! Rien de précis. Elle a arrêté ses études assez tôt, et quand elle a rencontré Mustapha, elle n'a pas hésité une seconde à lui accorder sa main. Ils ont fait un très beau mariage. - Comment s'étaient-ils connus ? - À l'aéroport. Mustapha travaillait comme chef d'escale. J'étais en voyage et elle est venue m'attendre avec ma mère. Ce fut tout de suite le coup de foudre entre eux. Quelques mois plus tard, Manel se mariait en grande pompe. - Elle habite Constantine depuis ? - Non, cela fait deux années à peine depuis qu'ils ont emménagé à Constantine. Mustapha a changé de job, il a lancé sa propre affaire. Une agence de voyages. Et comme il avait déjà reçu un bel héritage immobilier de ses parents, il n'a pas eu trop de mal à faire des transactions et à construire cette villa que tu viens de visiter. - C'est vraiment une belle maison. J'aime bien les maisons spacieuses. - Eh bien, cela tombe bien, puisque chez moi aussi c'est spacieux. (À suivre) Y. H.