Soulagement après le verdict de la justice qui a mis fin aux poursuites contre ces jeunes administrateurs de la page facebook. Le tribunal de Bouira a acquitté, hier, les sept administrateurs de la page facebook Garanda City, qui étaient accusés "d'incitations à attroupement visant à porter atteinte à l'ordre public et atteinte à corps constitués". À titre indicatif, le représentant du ministère public avait requis une amende de 100 000 DA à l'encontre des prévenus, mais visiblement, le président dudit tribunal a pris en compte les circonstances atténuantes dans lesquelles se sont déroulés les évènements qui ont mené à cette affaire. Pour rappel, le 26 décembre 2016, cette page avait publié une affiche où il était mentionné qu'une grève générale des commerçants de la wilaya allait être organisée le 2 janvier 2017. Dans la soirée du 26 décembre, cette publication était introuvable sur la page. Elle venait d'être supprimée dans des conditions floues. Une semaine plus tard, les administrateurs de cette page annoncent à la surprise générale la fermeture de Garanda City, sans fournir la moindre explication. Il s'est avéré par la suite que ces sept jeunes ont été entendus par la police, dans le cadre d'une enquête. Ces jeunes étaient au moment des faits choqués par la tournure des événements, d'autant plus que toutes leurs publications appelaient au calme et à ne pas céder à l'appel de la violence. Hier, et après la prononciation du verdict, ces jeunes blogueurs se sont dits "soulagés" par la décision de la justice. "C'est la fin d'un long cauchemar. On va enfin reprendre une vie normale", lancera un des administrateurs de Garanda City. Me Ouafya Sidhoum, bâtonnière de Bouira et qui s'était constituée pour prendre le dossier en main, a également affiché sa satisfaction quant au verdict prononcé. "Nous avons plaidé la relaxe pure et simple et nous avons obtenu gain de cause", a-t-elle déclaré. Et d'ajouter que "cette page Facebook est un acquis pour notre wilaya, car elle joue le rôle d'un véritable média de proximité". Pour Me Ghania Bechor, également avocate des sept prévenus, rencontrée à la sortie de l'audience, "le contenu de la page Garanda City ne comporte aucun élément préjudiciable et, de ce fait, elle peut aisément être réactivée". "Cette page facebook n'incite nullement à la violence ou autre, c'est une page communautaire et d'utilité publique", a-t-elle estimé encore. S'agissant du fond du dossier, Me Bechor a indiqué que cette page avait fait l'objet d'une surveillance "accrue" de la part d'un policier. "Un officier avait de son propre compte facebook fait des captures d'écran des publications de ces jeunes et les a transmises à sa hiérarchie", a-t-elle fait savoir. Ramdane B.